Elizabeth Warren, nouvelle chienne de garde des services financiers aux Etats-Unis

Barack Obama, a chargé Elizabeth Warren, juriste très critique vis-à-vis de Wall Street, d'installer la nouvelle agence de protection des consommateurs de services financiers.

Le président américain, Barack Obama, a chargé vendredi Elizabeth Warren, une juriste très critique vis-àvis de Wall Street, d'installer la nouvelle agence de protection des consommateurs de services financiers, une décision saluée par les démocrates et critiquée par les républicains comme dans le secteur bancaire.

Elizabeth Warren, professeur de droit à Harvard et connue pour son activisme dans la défense des consommateurs, devra piloter la création et l'installation d'un nouvel organisme qui figure parmi les principales innovations de la loi de régulation de la finance promulguée en juillet.

"Le Bureau de protection financière des consommateurs sera le chien de garde des consommateurs américains", a déclaré Barack Obama lors d'une allocution en présence d'Elizabeth Warren.

Cette dernière n'est pas nommée à la tête de la nouvelle autorité mais elle occupera le poste de conseiller spécial du président. Une tel choix permet à la Maison blanche de s'épargner un débat au Sénat sur sa nomination, qui aurait donné l'occasion au camp républicain de critiquer une nouvelle fois sa politique.

Le secteur financier et les républicains ont néanmoins manifesté leur opposition au choix d'Elizabeth Warren, qu'ils craignent de voir favoriser une approche très stricte de l'application des textes encadrant la commercialisation des services financiers, ce qui pourrait nuire à la rentabilité des banques et des établissements de crédit.

Le Bureau de protection financière des consommateurs sera doté de pouvoirs étendus couvrant entre autres les crédits immobiliers et les cartes de crédit, deux activités très lucratives pour les banques mais qui ont joué un rôle non négligeable dans la crise financière.

Un "fic dur faisant sa ronde"

Elizabeth Warren a déclaré cette semaine sur un blog de la Maison blanche que le nouvel organisme se comporterait comme un "flic dur faisant sa ronde" et déclaré que le temps des "ruses et des pièges" de la finance était révolu.

Elle aura pendant sa mission un accès direct au président sous l'autorité du secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, et elle sera appelée à jouer un rôle important dans le choix du futur directeur du régulateur.

Les partisans de la juriste n'ont pas tardé à saluer la confirmation officielle de sa nomination.

"J'aimerais féliciter les consommateurs américains car rien de mieux ne pouvait leur arriver en terme de protection dans les domaines financiers, comme les prêts immobiliers, les comptes bancaires et les cartes de crédit", a déclaré Barney Frank, président démocrate de la commission des Services financiers de la Chambre des représentants.

A l'opposé, pour l'élu républicain Stephen Bachus, la Maison blanche, "a recours à un stratagème politique calculé pour charger une partisane passionnée mais inexpérimentée de diriger un nouvel organisme aux pouvoirs sans précédent".

Pour Matt McCormick, gérant de portefeuille et analyste en charge du secteur bancaire chez Bahl & Gaynork, la nomination d'Elizabeth Warren "est à l'évidence plus politique que destinée à corriger les fautes commises dans le secteur financier".

"Je doute vraiment qu'elle ait la capacité de faire coopérer les gens au vu de la nature de politique de sa nomination", a-t-il ajouté.

 

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