La Tunisie compte pourchasser le clan Ben Ali - Trabelsi qui a racketté le pays

L'entourage familial du président déchu contrôlait une grande partie des secteurs économiques. Les autorités tunisiennes ont arrêté Imed Trabelsi, un neveu du président tunisien déchu Zine ben Ali. Malgré tout, les manifestations contre le Premier ministre Mohamed Ghannouchi continuent.
Infographie La Tribune

Les autorités tunisiennes ont arrêté Imed Trabelsi, un neveu du président tunisien déchu Zine ben Ali, et poursuivront les autres membres recherchés de la famille Ben Ali, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur, Ahmed Friia. Lors d'une conférence de presse retransmise par la télévision tunisienne, le ministre a souligné que "fuir la Tunisie ne les aiderait pas". "La Tunisie est liée par des traités avec des pays partout dans le monde", a-t-il ajouté.

Le gouvernement d'union nationale a annoncé cette semaine que 33 membres de la famille Ben Ali avaient été arrêtés mais n'en avait pas identifié un seul jusqu'à vendredi. Imed Trabelsi, membre de la famille de l'épouse de l'ex-président, Leïla, est soupçonné d'avoir volé le yacht d'un homme d'affaires français. Sa villa, comme celles d'autres membres de la famille, a été pillée et vandalisée après la chute de Ben Ali.

Malgré tout, des milliers de Tunisiens sont descendus dans les rues samedi pour exiger de nouveau le départ du gouvernement d'union nationale des anciens membres du parti de Zine ben Ali et la démission du Premier ministre Mohamed Ghannouchi. Des centaines de manifestants ont franchi un cordon de police déployé devant les bureaux où le Premier ministre avait, samedi matin, réuni ses ministres. "Pas de place pour les hommes du tyran dans un gouvernement d'union nationale", pouvait-on lire sur une banderole.

Dans une interview télévisée vendredi soir, le Premier ministre, à la tête du gouvernement depuis 1999, s'est engagé à quitter la vie politique à l'issue des prochaines élections. Cette promesse visait à calmer la colère d'une partie de la population, furieuse de la présence au sein de la nouvelle équipe dirigeante d'anciens membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de l'ancien président Ben Ali, contraint par la rue de quitter le pays après 23 ans de pouvoir sans partage. "Nous sommes sûrs que (les dirigeants arabes) seront tous avec le peuple tunisien, parce que ce qui s'est produit, c'est une véritable révolution qui nous a rendus fiers de notre pays", a dit Ghannouchi.

L'annonce de son départ après les prochaines élections n'a pas suffi à apaiser les manifestants. "Nous voulons rappeler à Mr Ghannouchi la définition du mot 'révolution' - cela signifie un changement radical et non le maintien du même Premier ministre", déclarait l'un d'entre eux. "Depuis 1990, Ghannouchi a été ministre des Finances puis Premier ministre", a renchéri un étudiant, Firass Hermassi. "Il sait tout, il est complice". Ghannouchi a assuré vendredi que la Tunisie indemniserait les familles des victimes de l'ancien régime et enverrait des émissaires pour poursuivre le président déchu, qui a fui le pays le 14 janvier.

Une prise de distance avec l'ancien régime beaucoup trop tardive, aux yeux d'Ahbid Dridi, un manifestant. "Nous avons besoin de gens avec une nouvelle mentalité. Des personnes avec des mains sales ne peuvent pas mettre en place un programme propre. Il doit s'excuser et partir."

"RÉCONCILIATION NATIONALE"

Dans les rangs du cortège, on notait la présence de membres de la police, de la garde nationale, et des pompiers qui ont pris leur distance avec l'ancien président. "Nous sommes dans les rues aujourd'hui parce que nous voulons la réconciliation nationale", indique un policier qui se présente sous le nom d'Hatem.

Ben Ali a utilisé pendant longtemps la police et les forces de sécurité intérieure comme un outil de répression de l'opposition. "Nous sommes innocents du sang des martyrs", ont scandé certains des policiers venus manifester samedi, deuxième des trois jours de deuil national en hommage aux dizaines de manifestants tombés pendant la "Révolution du jasmin".

Selon le gouvernement, il y a eu 78 morts en un mois, tandis que les Nations unies parlent d'une centaine de victimes. Depuis sa formation au début de la semaine, le gouvernement tunisien a notamment annoncé une amnistie générale pour les prisonniers politiques et la reconnaissance de tous les partis politiques, y compris l'opposition islamiste interdite sous Ben Ali. Mais des manifestants ont dénoncé le fait que, en dépit de l'amnistie promise, seules quelques centaines de personnes parmi toutes celles emprisonnées pour des raisons politiques ont été relâchées. Le nouveau gouvernement a par ailleurs annoncé que les écoles et les universités rouvriraient lundi et que les événements sportifs reprendraient prochainement.

Commentaires 11
à écrit le 24/01/2011 à 14:34
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les tunisiens n'auront peut etre rien à gagner,car si de l'argent à était volée,chez nous elle est gaspilée et c'est perdue pour tout le monde. laissons le temps au temps et la seulement le peuple tunisien pourra faire la difference avec monsieur be...

à écrit le 24/01/2011 à 9:41
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... Il n'y a pas de morts en France en cas de manifs : mais n'est-on pas rackettés, nous aussi ? Quand il n'y l'argent nécessaire pour payer les retraites et la sécu, comment peut-on encore en trouver pour avoir un petit avion perso, et tout le 'bli...

à écrit le 23/01/2011 à 9:50
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Quid du gang du Fouquet's qui a bénéficié des privatisations : gaz,autoroutes,telecom ? Tout cela au nom d'une baisse des prix pour le consommateur... La France de 2011 ressemble à la Tunisie de Ben Ali !

à écrit le 22/01/2011 à 21:09
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L'Etat de l'afrique c'est la face caché de USA et UE.

à écrit le 22/01/2011 à 18:28
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Tous nos chers politiciens (Delanoë, neveu de Tonton, DSK etc.) étaient proches du pouvoir déchu. Maintenant ils chantent tous comme Metella dans le premier acte de la "Vie Parisienne" : Connais pas, connais pas...

à écrit le 22/01/2011 à 16:27
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La volonté c'est bien, mais la possibilité de le faire quand on voit les biens accumulés sur le territoire Français par le président d'un état africain plus au sud dont la manne pétrolière ne profite guère au peuple de cet état, ou cet ancien dictate...

à écrit le 22/01/2011 à 15:09
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Et les patrons français qui créent des filiales bidonnées à Hamamm Sousse et en plus profitent des ouvriers tunisiens en les payant avec des cacaouettes, ceux qui se sont implantés, ils ont bien plus ou moins profité du système trabelsi et consorts ....

le 22/01/2011 à 21:05
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Ici les cacaouettes tu les jètes à la poubelle mais là bas les gens sont bien heureux d'en manger quelques uns. Donc si t'es tellement soucieux des problèmes des pauvres ne t'en prive surtout pas d'envoyer quelques centains euros aux familles précair...

le 23/01/2011 à 10:04
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Une filiale à Hamamm Sousse, c'est trop souvent un appartement pour les vacances, et ca ressemble beaucoup à de l'évasion fiscale ... la maison mère française vends à perte à la fililale à Hamamm Sousse, la marge se fait la bas, à Hamamm Sousse, les ...

à écrit le 22/01/2011 à 10:16
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Il semble réellement faire preuve d'une grande maturité et d'un savoir faire incontestable pour tirer expérience du vécu des autres événements vécus par les autres nations à travers leurs histoires.En effet,la TUNISIE a fort bien compris qu'il falla...

à écrit le 22/01/2011 à 10:13
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il faut les déposséder des bien volés, et qu'ils deviennent aussi pauvres que ceux qu'ils ont spoliés

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