Bruxelles durcit les conditions sur les fonds régionaux

La gestion de ces fonds faisait l'objet de critiques. Dix régions françaises devraient profiter des nouveaux modèles d'attribution.
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Bruxelles s'apprête à remettre de l'ordre dans ses fonds régionaux, dont la gestion et la valeur ajoutée sont souvent mis en doute. Et le dossier mérite que l'on s'y attarde : l'enveloppe proposée dans le prochain budget pluriannuel européen (2014-2020) s'élève à 376 milliards d'euros. Le projet de réforme proposé jeudi par la Commission est d'abord une bonne nouvelle pour une dizaine de régions françaises. Jusqu'ici, seuls les DOM-TOM faisaient partie des régions européennes « pauvres » à soutenir en priorité (Objectif 1). Dorénavant, la Basse-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Lorraine, la Franche-Comté, le Limousin, le Languedoc-Roussillon, la Corse et le Poitou-Charente devraient rejoindre la nouvelle catégorie des régions européennes dites « intermédiaires », qui se partageront 38,9 milliards d'euros. Plus généralement, il va y avoir « un vrai changement de philosophie de la politique de cohésion, basée cette fois sur la performance et les résultats », explique l'eurodéputé UMP Alain Cadec. « Jusque-là, il y avait finalement très peu de critères entourant ces aides, pour ne pas dire que c'était guichet ouvert », poursuit le breton. Un nouveau système incitant les régions à investir dans les « facteurs clés de la croissance : les PME, l'innovation, l'efficacité énergétique », va donc être mis en place.

Un système de bonus-malus

Dès le départ, la distribution des financements devra répondre à des critères garantissant leur efficacité. Le paiement des aides sera ensuite régi par un système de bonus-malus dans lequel 5 % des fonds seront retenus et versés uniquement si les résultats sont au rendez-vous. Les meilleurs programmes se verront attribuer des bonus. D'autre part, une autre conditionnalité « macroéconomique » a été ajoutée en dernière minute à ce projet de réforme à la demande expresse d'Angela Merkel : la suppression pure et simple des aides pour les pays hors des clous du Pacte de stabilité. Cette idée franco-allemande de suspendre des financements pour sanctionner les économies en difficultés a été condamnée par la présidente du comité des régions, Mercedes Bresso. Cette mesure « ne ferait qu'aggraver leur situation ».

Commentaires 2
à écrit le 07/10/2011 à 9:32
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Si les pays qui ne respectent pas le pacte de stabilité sont exclus du dispositif, les régions françaises ne pourront pas en bénéficier.

à écrit le 07/10/2011 à 6:54
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Une petite perle ,cet article ! Le durcissement des conditions a comme consequence un plus grand nombre d'emprunteurs, un plus grand nombre de controles donc un exces de bureaucratie et une pleiade de proces en perspective dus a la suppression des ai...

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