Les marchés émergents affectés par la crise en zone euro

La crise des dettes publiques dans la zone euro a des répercussions négatives sur les marchés émergents, d'où d'importantes sommes ont été rapatriées notamment vers l'Europe, a indiqué dimanche la Banque des règlements internationaux (BRI).
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Les investisseurs ont retiré en août et septembre plus de 25 milliards de dollars (18,7 milliards d'euros) de fonds des pays émergents, notamment des fonds d'actions, a souligné la BRI dans une étude. Les prix des actions sur les marchés émergents ont ainsi fortement chuté en septembre. "Cela suggère que des actifs à risques auraient été vendus pour réduire la volatilité des portefeuilles", ont estimé les spécialistes de l'institut d'émission.

Les rapatriements de fonds des économies émergentes ont coïncidé avec des entrées de 85 milliards de dollars dans la zone euro. Ces fonds proviennent d'une diminution des actifs hors de l'Union monétaire européenne et ont été en grande partie rapatriés vers la France.

Ce mouvement de repli a provoqué l'inquiétude des analystes, note la banque centrale de Bâle, car "une réduction des prêts par des banques de la zone euro vers les entreprises et les ménages dans les marchés émergents peut exacerber le ralentissement de la croissance économique".

Parmi les pays les plus touchés par l'aversion au risque figurent les pays d'Europe centrale et de l'Est, avec environ 80% de prêts transfrontaliers appartenant notamment à des banques autrichiennes, françaises, grecques et italiennes. Les établissements en difficulté allemand Commerzbank et italien UniCredit ont ainsi annoncé qu'ils réduiront leurs nouveaux crédits à destination de cette région.

Commerzbank, dont les résultats ont été fortement touchés par la crise de la dette grecque, a annoncé en novembre une nouvelle cure d'austérité destinée à améliorer ses fonds propres. La première banque italienne a quant à elle dévoilé courant novembre une perte nette de 10,6 milliards d'euros au troisième trimestre sous l'effet de dépréciations de "nature extraordinaire". L'Autriche a également imposé une plus grande discipline à ses banques, importants créanciers de la Croatie, la République tchèque, la Hongrie et la Roumanie.

Mais ces mesures pourraient limiter l'octroi de crédits vers cette région et renforcer le ralentissement économique dans les pays européens émergents, poursuit la BRI. Les investisseurs ont par contre cherché à placer leurs actifs dans des valeurs refuges, notamment des obligations américaines, canadiennes, australiennes, de certains pays d'Europe du Nord et dans des placements au Japon.

 

Commentaires 3
à écrit le 12/12/2011 à 12:07
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Une bulle de plus qui se degonfle.

à écrit le 12/12/2011 à 11:00
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Les mêmes causes conduisant aux mêmes effets, l'Allemagne devrait ressentir ces symptômes dés que les effets amortisseurs, notamment Français, vont se réduire.

à écrit le 12/12/2011 à 8:31
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Un déséquilibre des échanges conduit fatalement à une rupture et il est étonnant qu'il y ait si peu de gens instruits de choses très basiques et élémentaires. Inquiétant, non ?

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