La Chine plus vigilante sur la sécurité

La catastrophe de Fukushima a obligé la Chine à repenser sa politique nucléaire en particulier sur les normes de sécurité mais ne remet pas en cause le développement de cette énergie pour réduire le recours au charbon.
Une centrale nucléaire dans les environs de Pékin/AFP

Un an après l?incident de Fukushima, la Chine s?apprête à publier les résultats des évaluations de ses sites nucléaires et devrait reprendre l'examen de nouvelles centrales d?ici quelques mois pour approbation. Celles-ci avaient été arrêtées en avril 2011 par une décision du Conseil d?Etat qui avait également ordonné une visite de tous les sites en activité et en construction.
La Chine qui a déjà 13 centrales en fonctionnement et une trentaine en construction avait été bouleversée par l?accident du Japon. Des voix s?étaient élevées tant sur les blogs qu?au sein même du gouvernement et parmi les universitaires pour questionner la sûreté des sites existants et le sens à donner à un développement nucléaire aussi rapide. A l?époque, l?opinion était encore sous le choc de l?accident du train grande vitesse de Wuhan (juillet 2011) qui avait remis en cause la rapidité de l?expansion industrielle du pays dans son ensemble.

100 centrales en 2020

La première centrale nucléaire chinoise a vu le jour en 1994. Depuis, le  pays, qui souhaite se défaire de sa dépendance au charbon, ne cesse d?accélérer la construction de nouvelles centrales. Elle s?est fixée comme but de générer 5 % de son énergie par le nucléaire d?ici 2020 au rythme de 8 à 9 nouvelles centrales par an. Selon l?Association mondiale du nucléaire, elle devrait avoir 100 centrales en fonction d?ici les 8 prochaines années.
Depuis un an, un réel débat a donc lieu pour savoir quelles leçons tirer de l?accident de Fukushima. Certains espèrent une loi générale sur le nucléaire, maintes fois reportée, d?autres ont appelé à donner plus de poids à l?Agence de sûreté nucléaire qui dépend du ministère de la Protection de l?environnement. Des critiques ont été faites tant sur la formation du personnel que sur les besoins d?uranium de la Chine.
Cependant, un an après le drame les esprits se sont quelque peu calmés et plusieurs déclarations officielles laissent entendre que la Chine, dont la consommation en énergie augment au rythme de plus de 10% par an, ne devrait pas changer le cap général de sa politique nucléaire. Le Conseil d?Etat doit encore valider un "plan pour le moyen et long terme" qui doit fixer les grandes lignes de la future politique nucléaire chinoise. Le mois dernier, des fuites dans la presse laissaient entendre que la Chine ajouterait encore 60 GW d?électricité nucléaire d?ici 2020.

Troisième génération

Les vrais changements à venir seraient donc dans le renforcement des normes de sécurité et vers l?installation systématique de la technologie dite de troisième génération. Une bonne nouvelle pour la France. La vente de deux autres EPR avait été abordée lors de la dernière visite de Nicolas Sarkozy en Chine cet été.
"Je comprends que la future voie de la Chine sera celle de la troisième génération. Concrètement, cela veut dire plus d?EPR", confirme un responsable d?Areva. L?entreprise française a déjà conçu deux réacteurs 3G dont le premier doit rentrer en opération en décembre l?année prochaine sur le site de Taishan dans le sud du pays. L?industriel s?attend à voir l?approbation de deux autres réacteurs sur le même site une fois que les autorisations auront repris.

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