Le nouveau gouvernement indien engage une vague de réformes

Le chef de l'Etat Pranab Mukherjee a énoncé lundi au Parlement les projets de réformes économiques du nouveau gouvernement. Elles seront axées sur la création d'emplois via l'investissement public et privé, avec pour priorité la maîtrise de l'inflation.
La priorité donnée à l'inflation suggère que le nouveau Premier ministre Narendra Modi souhaite éviter de creuser le déficit budgétaire, son prédécesseur ayant mis en place des objectifs stricts en ce domaine. Reuters

Devant l'assemblée élue à l'occasion du triomphe du nationaliste hindou Narendra Modi le mois dernier, le président a annoncé l'intention du gouvernement d'introduire une taxe générale sur les ventes. Il a également promis d'encourager l'investissement étranger et d'accélérer les autorisations de grands projets, tout en traitant la question des goulets d'étranglement qui font s'envoler l'inflation alimentaire dans le pays.

Une politique de taux d'intérêts élevés pour contenir la hausse des prix

Le message anti-inflationniste devrait être bien accueilli par le gouverneur de la banque centrale indienne, Raghuram Rajan, qui s'efforce de contenir la hausse des prix par une politique de taux d'intérêt élevés, qui freinent la croissance.

Pranab Mukherjee a annoncé qu'il accordait une importance capitale au retour à un rythme de croissance soutenu de l'économie indienne, après plusieurs années en dents de scie.

La troisième économie d'Asie a connu une croissance de 4,7% en 2013/14, soit un taux inférieur à 5% pour la deuxième année consécutive, ce qui représente la plus longue période de ralentissement sous ce seuil depuis plus d'un quart de siècle.

Attirer les investisseurs étrangers

Le gouvernement va rapidement poursuivre les réformes dans le secteur du charbon et dans l'industrie de défense pour attirer les investisseurs étrangers, a expliqué le chef de l'Etat. Il souhaite également accélérer le lancement de grands travaux qui permettront de soutenir les industries manufacturières et ainsi l'emploi.

Dix millions de personnes entrent chaque année sur le marché du travail en Inde. Ce dynamisme démographique sans égal dans le monde pourrait lui permettre de rejoindre les pays développés mais cette main-d'oeuvre, si elle n'est pas insérée efficacement, fait peser des risques sociaux et économiques. Shubhada Rao, chef-économiste chez Yes Bank à Bombay explique :

"Mettre l'accent sur la croissance en améliorant l'offre (...) permettra en retour de limiter les pressions inflationnistes. Les deux premières années permettront de créer un environnement favorable au décollage de la croissance. Il n'y a pas de compromis entre l'inflation et la croissance".

Discipline budgétaire

La priorité donnée à l'inflation suggère que le gouvernement souhaite éviter de creuser le déficit budgétaire, son prédécesseur ayant mis en place des objectifs stricts en ce domaine.

Certains conseillers de Narendra Modi et de son ministre des Finances Arun Jaitley préconisent un assouplissement budgétaire pour donner un coup de fouet à l'économie tandis que d'autres veulent réduire les subventions pour consacrer davantage de fonds aux grands projets d'infrastructures.

Dans son discours, Pranab Mukherjee a laissé entendre qu'il était en faveur de la discipline budgétaire, mettant en garde contre un "populisme temporaire" susceptible de créer des problèmes des années plus tard.

Pour juguler l'inflation, le gouvernement prévoit des investissements privés et publics dans l'agriculture, et notamment dans les techniques d'irrigation, et il veut mettre un terme aux stockages abusifs.

Face aux risques que font peser les incertitudes liées à la mousson sur les prix alimentaires, Pranab Mukherjee a déclaré que le gouvernement avait un plan d'action. Il n'a cependant pas précisé si le recours aux réserves de céréales du pays était l'une des mesures envisagées.

Joindre le geste à la parole

Le nouveau gouvernement indien a également promis que chaque famille aurait un logement décent avec une alimentation électrique ininterrompue d'ici 2022. Il prévoit également de rénover le secteur ferroviaire en développant les trains à grande vitesse, et d'améliorer les routes et les liaisions aériennes.

Comme d'autres gouvernements avant lui, des promesses ont été faites sur la modernisation de l'Etat grâce aux nouvelles technologies et l'accès à internet haut débit dans chaque village d'ici cinq ans.

"Nous avons entendu de bonnes choses, mais nous devons attendre de voir toutes ces intentions se traduire en actions. En d'autres termes, le gouvernement doit joindre le geste à la parole", a estimé A. Prasanna, économiste chez ICICI Securities à Bombay.

Commentaires 2
à écrit le 10/06/2014 à 9:16
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J'ai hate que l'on integre le principe des castes indiennes en france. On met qui dans les intouchables ?

à écrit le 09/06/2014 à 20:53
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A oui, donner une éducation a leur enfants, supprimer les castres, protéger les femmes.... Il y tellement de chose a faire dans ce pays.... Sa se dit être un pays moderne, mais les pauvre gent vive dans un dénûment le plus complet....

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