Laurent Wauquiez vole au secours de Strasbourg

Lassés de faire la navette entre Bruxelles et Strasbourg, les députés européens ont voté la suppression de deux sessions plénières du parlement dans la capitale alsacienne. Cette atteinte à la légitimité de la ville a provoqué la colère du ministre français des affaires européennes.
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Enervé Laurent Wauquiez ! Lors d'une conférence de presse précipitée, après le vote des députés européens pour supprimer deux sessions plénières à Strasbourg en 2012 et 2013, le ministre des Affaires européennes a tapé du poing sur la table. Au sens propre. "C?est inacceptable, c?est un coup de canif dans les équilibres des traités", a-t-il déclaré.

"Il ne peut pas y avoir de place pour une remise en cause du siège de Strasbourg. Nous nous réservons toutes les possibilités prévues par les traités, y compris un recours auprès de la Cour de justice de l?Union européenne", a-t-il affirmé.

Si le ministre s'indigne du non respect des traités, c?est que ceux-ci prévoient la réunion de douze sessions plénières par an au siège du parlement européen à Strasbourg. Or, le matin même, mercredi 9 mars, 58% des eurodéputés ont voté en faveur d'un amendement supprimant deux aller-retours à Strasbourg pour les deux ans qui viennent.

Tout en conservant, numériquement, grâce à une astuce, le même nombre d'assemblées plénières dans la capitale alsacienne. Côté français, cet amendement est vécu comme une atteinte "inacceptable" à la légitimité du siège strasbourgeois.

Tour de passe-passe

Sur le plan juridique, l'auteur de cet affront, le député britannique conservateur Ashley Fox, a trouvé une manoeuvre afin de supprimer une session parlementaire par an, au mois de septembre.

Il faut savoir qu?une semaine parlementaire à Strasbourg ne dure en fait que trois jours, du lundi après-midi au jeudi après-midi. En resserrant un peu le calendrier, Ashley Fox a proposé de diviser la semaine des réunions plénières des mois d?octobre en deux sessions distinctes, la première du lundi au mardi et la seconde du jeudi au vendredi.

Résultat, le siège du parlement européen à Strasbourg conserve bien ses douze séances par an en 2012 et en 2013.

Selon le ministre français des Affaires européennes, ces manoeuvres sont l'oeuvre des eurosceptiques "qui avancent masqués, sous couvert du bulletin secret".

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