Rachats de dette : la BCE en mode pause pour la troisième semaine consécutive

Depuis la semaine du 17 février, la Banque centrale européenne (BCE) n'est pas intervenue sur le marché obligataire pour racheter des titres. Son action est devenue moins nécessaire du fait de la très nette détente des taux observée depuis le début de l'année.
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Et de trois. Pour la troisième semaine consécutive, la Banque centrale européenne s'est abstenue la semaine passée (arrêtée au 2 mars, date de règlement-livraison) de racheter des titres de dettes d'Etat dans le cadre de son programme destiné à stabiliser les marchés et à faire en sorte que la politique monétaire transmette efficacement ses effets à l'économie. Lancé en mai 2010, puis réactivé en août 2011, ce programme a conduit l'institution à cumuler un portefeuille de 219,5 milliards d'euros. Son allocation, entre dette grecque, dette portugaise, emprunts italiens et espagnols n'a jamais été confirmée. Depuis la dernière semaine de janvier, la BCE avait déjà très nettement décélé ses interventions, puisque ces rachats avaient alors porté sur seulement 246 millions d'euros en trois semaines.

Alors que le conseil de gouverneurs de la Banque centrale européenne doit se réunir ce jeudi, la conférence de presse traditionnelle de Mario Draghi, son présdent, sera probablement l'occasion de poser la question de l'éventuelle mise en sommeil de ce programme. La BCE n'a plus vraiment besoin d'intervenir sur les marchés. Les taux se sont très nettement détendus depuis le début de l'année. Les deux opérations successives de prêts à trois ans à un taux de 1% a permis d'octroyer 489 puis 529,5 milliards d'euros en l'espace de deux mois. Et les établissements financiers ont pour partie utilisé cette manne, dans certains pays, pour soutenir la dette locale. De fait, la BCE a contribué à restaurer la confiance sur les marchés, certains intervenants parmi lesquels les investisseurs anglo-saxons ayant interprété les opérations de refinancement à long terme de la BCE comme un programme d'assouplissement quantitatif indirect.

Trés nette détente des taux sur le marché obligataire

Ce lundi, le taux des emprunts d'Etat italien à deux ans se situait à 1,78%. Il dépassait les 7,60% fin novembre dernier alors que les intervenants sur les marchés s'inquiétaient encore des risques de contagion de la tragédie grecque et de l'absence d'un pare-feu crédible. Car la dette italienne restait sans comme mesure avec celle d'Athènes : 1.900 milliards d'euros. Quant au taux à dix ans italien, il est revenu en fin de semaine dernière sous les 5% pour la première fois depuis le mois d'août 2011. Seul ombre au tableau : le Portugal, dont les taux restent encore fort élevés, malgré une détente de 880 points de base. Le 2 ans portugais est encore à 12,28%.

De fait, la BCE ne devrait pas annoncer de si tôt la fin de son programme de rachats de titres, la simple mise en sommeil permettant de la réactiver à tout moment sans inquiéter les marchés. En août 2011, elle avait repris ses achats, notamment sur la dette italienne, après être restée inactive 19 semaines d'affilée.

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