Il y a de quoi en perdre son latin, mais c?est une bonne nouvelle. Voilà que l?économie néerlandaise, en récession depuis février 2011, renoue plus tôt que prévu avec la croissance. Le Bureau central des statistiques (CBS) explique avoir corrigé ses données en raison d?une hausse inattendue des dépenses publiques, notamment dans le secteur des transports, et de la bonne tenue de la consommation des ménages, plus forte que prévue. Par ailleurs, les taux de croissance définitifs pour 2009, 2010 et 2011 ont été légèrement corrigés à la baisse hier, s?établissant respectivement à 3,7 %, 1,6% et 1%.

Tableau mitigé

Le tableau n?est pas tout à fait rose pour autant. Maxime Verhagen, le ministre de l?Economie, estime que les Pays-Bas ont encore ?un long chemin? à parcourir. La croissance entre janvier et mars a beau être positive, elle accuse tout de même un déclin de 0,8 % par rapport au premier trimestre 2011. La Haye doit par ailleurs se préoccuper de la crise de la zone euro, mais aussi de ses propres finances publiques, afin d?éviter tout dérapage du déficit budgétaire au dessus de la norme européenne de 3% du PIB. ?Ce n?est pas la fin des mauvaises nouvelles? a renchérit le ministre des Finances Jan-Kees de Jager, qui veut lui aussi rester prudent.

Signes de reprises

Pourtant, les signes de reprise se multiplient, à trois mois des prochaines élections législatives, fixées au 12 septembre. Le taux de chômage, à 6,2%, s?est stabilisé en mai, selon des chiffres publiés le 21 juin par le CBS, atteignant le même niveau qu?en avril. Les ventes de voitures neuves ont connu un regain en juin. En berne depuis plus d?un an, le secteur immobilier reprend lui aussi du poil de la bête. En mai, les transactions ont porté sur un total de 10 182 logements, affichant 2,7% de hausse par rapport à mai 2011, mais aussi une augmentation spectaculaire de 23,6% par rapport à avril 2012.

Révisions européennes nécessaires

Du coup, il faudra que l?Europe révise ses prévisions de croissance pour les Pays-Bas. Ce pays, l?un des plus performants de la zone euro, figurait dans le peloton de queue pour 2012 dans les chiffres publiés par Bruxelles le 11 mai dernier. La croissance pour 2012 avait été annoncée comme négative, à -0,9%, avant une légère reprise à 0,7% en 2013.