L'action de la Banque Centrale Européenne (BCE) a-t-elle été suffisante ? La faible inflation de la zone euro (0,5% en mai) inquiète le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Selon lui, cela vient perturber l'environnement financier et plus particulièrement le taux de change de l'euro.
La zone euro a bénéficié d'une importante rentrée de capitaux durant les derniers mois. Cela a permis de baisser le coût de financement mais a aussi empêché une dépréciation de l'euro réclamée par de nombreuses voix en Europe.
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Le cercle vicieux de l'appréciation
Les prix augmentant peu, les taux d'intérêt réels sont plus élevés. Ainsi, les investisseurs sont incités à placer leur capitaux à l'intérieur de la zone euro. Ce choix d'investissement vient apprécier la monnaie européenne.
La valeur de la monnaie étant élevée, les prix à l'importation sont plus faibles et cela entretient leur niveau général à la baisse.
Dans ces conditions, la zone euro se retrouve dans un cercle vicieux de l'appréciation de sa monnaie. Selon Christian Noyer, cette situation pourrait conduire à d'importants déséquilibres néfastes pour la croissance :
"L'économie financière pourrait s'orienter vers un mauvais équilibre qui menacerait la reprise de l'économie réelle" a-t-il déclaré.
La justification de l'action de la BCE
Le gouverneur de la Banque de France et, à ce titre membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, souhaite montrer la détermination de la BCE. Il a tenu à rappeler que l'institution située à Francfort était prête "à agir par tous les moyens qui seraient nécessaires si des risques baissiers se matérialisaient".
Néanmoins les possibilités d'action de la Banque Centrale sont maintenant très faibles. Les seules politiques non encore utilisées sont jugées extrêmes et ne sont pas à l'ordre du jour. Dans ce contexte, la capacité de Mario Draghi à faire baisser l'euro est limitée.
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