A quinze jours du scrutin, Fillon entame une semaine très électorale

Le Premier ministre va enchaîner, cette semaine, les déplacements électoraux, à l'occasion desquels il compte multiplier les critiques à l'égard du PS.

"En 2004, les sondages donnaient François Fillon réélu dans les Pays de Loire et on a vu le résultat, la gauche a gagné !" Dans l'entourage du Premier ministre, on tente de prendre avec détachement les résultats des enquêtes d'opinion qui prédisent toutes une large victoire de la gauche aux élections régionales des 14 et 21 mars. "Cela va se resserrer la dernière semaine", pronostique une conseillère de François Fillon.

Mais en attendant la semaine prochaine, le chef du gouvernement va donner de sa personne ces prochains jours pour tenter de remobiliser l'électorat de la majorité. Ce lundi soir, il est à Metz pour soutenir la tête de liste UMP en Lorraine, Laurent Hénart, ancien secrétaire d'Etat de Jean-Pierre Raffarin. Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois, et Peter Müller, ministre-président conservateur du Land de Sarre, seront présents à ses côtés.

Mercredi, François Fillon sera à Caen pour épauler l'UMP Jean-François Le Grand qui tente de reprendre la région Basse-Normandie aux socialistes qui l'avaient gagnée de justesse il y a six ans. Martine Aubry l'aura d'ailleurs précédé sur place de quarante-huit heures. Selon les experts électoraux de la majorité, la droite aurait davantage de chance de gagner en Basse-Normandie que dans le Centre ou en Franche-Comté où elle est pourtant donnée en position plus favorable.

Jeudi, après la visite traditionnelle au Salon de l'agriculture, François Fillon poursuivra sa tournée électorale d'avant-premier tour à Nîmes. En Languedoc-Roussillon, choix qui ne doit rien au hasard, il ne devrait pas se priver d'ironiser sur les contorsions de la direction du PS face au cas Georges Frêche.

De plus en plus d'ailleurs, le Premier ministre va utiliser un ton agressif à l'égard du PS, plus mobilisateur pour les électeurs UMP. C'est ce qu'il a par exemple fait jeudi dernier à Rouen, lorsqu'il est venu soutenir son ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, candidat en Haute-Normandie. "Les socialistes choisissent les régions pour proposer les solutions les plus démagogiques que plus aucun parti socialiste en Europe ne propose encore", a lancé le Premier ministre devant des militants UMP.

Bloc contre bloc

En jouant bloc contre bloc, Fillon renationalise de fait ces élections régionales, une stratégie que Nicolas Sarkozy semblait avoir abandonnée. "On ne peut quand même pas imaginer qu'un Premier ministre qui se déplace en campagne électorale n'intervienne que sur des sujets locaux. Il veut remettre les choses en perspective", remarque un membre de son cabinet.

Mais en nationalisant de nouveau la campagne des régionales, François Fillon prend le risque de se voir opposer le bilan gouvernemental au moment où le chômage repart à la hausse et où la réforme des retraites inquiète. "L'UMP a la volonté délibérée de masquer ses échecs et de faire oublier les vrais enjeux de cette élection", rétorquait, dimanche, Martine Aubry, dans Le Parisien.

Le PS a bien compris comment rebondir sur cette inquiétude sociale. Dans leur campagne, les candidats PS invoquent de plus en plus le "bouclier social" que constitue la gestion des régions par la gauche.

Commentaire 1
à écrit le 09/03/2010 à 14:43
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... Euh, c'était lundi dernier, le meeting avec Juncker...

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