La première interrogation à laquelle les Français répondront dimanche, au premier tour des élections régionales, concerne leur niveau de mobilisation. Les instituts de sondage s'accordent à prédire une abstention record, autour de 50%, une désaffection due en grande partie à la défiance accrue des Français vis-à-vis des politiques, après un an de crise économique et financière et de chômage en hausse. La "cristallisation" de la dernière semaine de campagne, l'intensification du combat droite-gauche peuvent toutefois modifier cette tendance.

Pour l'UMP, le Parti socialiste, mais aussi les Verts, le Modem, le Front national et le Front de gauche, le scrutin des 14 et 21 mars prend des airs de tour de chauffe pour la présidentielle de 2012. Les élections de "midterm", de mi-mandat, n'existent pas en France et le scrutin régional a naturellement été nationalisé.

UMP et PS appellent mutuellement à "un vote sanction", la majorité voulant sanctionner les vingt présidences de région sur vingt-deux détenues par la gauche depuis la "vague rose" de 2004. Le PS invite à adresser "un message clair" au chef de l'Etat pour l'obliger à infléchir sa politique, au moment où le gouvernement s'apprête à lancer la réforme à hauts risques des retraites.

Scrutin scruté

Nicolas Sarkozy a beau répéter que les régionales n'auront pas de conséquences nationales, le score de l'UMP sera étudié à la loupe à l'Elysée dans la perspective de 2012, l'enjeu étant de réunir autour de 30% des voix au premier tour. Et le chef de l'Etat n'écarte pas des "adaptations" au gouvernement dans la foulée du vote.

A gauche, si l'affaiblissement du Modem se confirme, le PS se tournera logiquement vers ses partenaires plus traditionnels, Front de gauche et écologistes. Mais l'hypothèse d'une victoire à la présidentielle va aiguiser les appétits au PS et la tentation hégémonique du parti de Martine Aubry ne va pas aller en diminuant.