Daimler impose sa loi chez Chrysler

Comme attendu, le conseil de surveillance de DaimlerChrysler AG, convoqué en début d'après-midi pour une séance exceptionnelle, a nommé Dieter Zetsche à la présidence de Chrysler en remplacement de l'Américain Jim Holden. Fidèle de Jürgen Schrempp, dont il brigue la succession, Dieter Zetsche dirigeait ces derniers temps les activités véhicules industriels du groupe, à la tête desquelles il sera remplacé par Eckhard Cordes, un autre proche de Jürgen Schrempp, jusqu'à présent en charge de la stratégie. Cette reprise en main sera accompagnée d'un plan de restructuration des activités du groupe, dont les modalités seront présentées au 1er trimestre 2001. Objectif principal pour Dieter Zetsche: mettre un terme à la dégradation des comptes de la filiale américaine de DaimlerChrysler. Pour le quatrième trimestre 2000, la direction de DaimlerChrysler a d'ores et déjà annoncé que les résultats seront "inférieurs aux prévisions". Lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe en octobre, DaimlerChrysler avait annoncé tabler sur un retour aux bénéfices de sa filiale américaine au quatrième trimestre après une perte opérationnelle de 540 millions d'euros au troisième, et sur un bénéfice de 2 milliards d'euros pour l'ensemble de l'exercice 2000. Ce "profit warning" est le dernier d'une longue série. Depuis le début 2000, Chrysler a révisé en permanence ses résultats à la baisse. La firme américaine est, au reste, une habituée des cycles contrastés, avec des périodes critiques où elle a failli sombrer. Et nombreux sont ceux qui ont estimé, en apprenant le mariage il y a deux ans, que son président Bob Eaton se débarrassait au bon moment du groupe. Les investisseurs, en tout cas, sont mécontents. A juste titre si l'on considère le cours de Bourse de DaimlerChrysler, qui a chuté de plus d'un tiers depuis le début de l'année. Vendredi, en début d'après-midi, l'action accuse un repli de près de 3% à 50,2 euros, en baisse pour la troisième séance consécutive.
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