Atos chute de 11 % après la publication de ses semestriels

Dans un marché il est vrai hostile aux valeurs technologiques, l'action Atos cédait 11 % à 90,6 euros vers 9h20, après la publication de résultats semestriels jugés décevants par les investisseurs. La société de services informatiques Atos a annoncé mardi soir avoir dégagé au premier semestre (octobre-mars) de son exercice 1999/2000 un résultat net de 20,0 millions d'euros, en baisse de 18% par rapport à la même période de l'exercice précédent. Le chiffre d'affaires semestriel du groupe a quant à lui crû de 5%, à 565,6 M EUR. A périmètre comparable, l'activité de l'entreprise a progressé de 9%.Atos avait lancé en mars dernier un "profit warning", provoquant la chute du cours de l'action. Par rapport à son sommet du début mars (193,5 euros), le groupe a vu sa valorisation fondre de plus de 50 %. Le titre est également en repli de 45 % depuis le début de l'année.Le président d'Atos Bernard Bourigeaud, tout en se déclarant persuadé que "la croissance du chiffre d'affaires et de la rentabilité s'amélioreraient au second semestre", a indiqué que sur l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires du groupe augmenterait de 13 à 15%, et la marge d'exploitation de 8,5% à 9,5%. Il a également annoncé qu'il prévoyait toujours un résultat net excédentaire sur l'ensemble de l'année 1999-2000, avec un bénéfice net en progrès "d'environ 5%". Pour la direction d'Atos, troisième groupe de services informatiques français, la baisse des résultats au premier semestre a été "un accident conjoncturel", provoqué essentiellement par le ralentissement des investissements informatiques dû au passage à l'an 2000, et l'impact des 35 heures. Mais elle reste "convaincue que la consolidation actuellement en cours en Europe est inévitable dans tous les secteurs, y compris dans les services informatiques". M. Bourigeaud maintient donc son objectif d'accroître le chiffre d'affaires réalisé hors de France, actuellement de 35%, et qui devrait atteindre 50% à la fin de l'année. "Pour cela, nous sommes à l'écoute des opportunités qui peuvent se présenter, et nous préférons acquérir des sociétés de bonnes taille, de plusieurs centaines de millions de francs de chiffre d'affaires, que plusieurs petites", indique le Pdg du groupe. M. Bourigeaud a estimé que la baisse de son action, tombée aux alentours des 100 euros, ne constitue pas un réel problème, "car les prix de nombreuses autres sociétés de services informatiques ont également beaucoup baissé". En outre, dans le secteur des services informatiques, le prix des acquisitions compte moins que l'accord des sociétés visées et la capacité des équipes à s'intégrer. Une forte proportion des rapprochements de ces dernières années s'est soldée par des échecs. Le groupe français souhaite prioritairement se développer en Grande-Bretagne, et renforcer sa présence sur le marché allemand. Disposant d'un fort carnet de commande, équivalent à un an et demi d'activité, avec une structure renforcée autour des activités de commerce électronique, Atos compte en tout état de cause accélérer sa croissance en 2001. C'est à partir de cette période que repartiront vraiment les deux divisions, infogérance et intégration de systèmes, qui ont le plus souffert du ralentissement du premier semestre. Par contre, au cours des six derniers mois, Atos, dont le chiffre d'affaires global a progressé de 5%, à 565 M EUR, a enregistré de bonnes progressions de ses divisions services (+24%), et multimédia (+41%). Ceci grâce à une croissance de 50% des activités de gestion de la relation client, et à une reprise des activités carte bancaire sur le marché français. La division multimédia, qui a notamment engrangé un contrat de plusieurs centaines de millions de francs sur six ans pour Fimatex, héberge désormais plus de 400 sites internet d'entreprises. Atos, qui, grâce à l'intégration réussie d'Odyssée, compte tripler la taille de ses activités conseil dans les trois prochaines années, mise aussi sur les retombées de son alliance avec l'américain Perot Systems, notamment dans le domaine des places de marché. En outre, la société commune Atos-Euronext, créée avec Parisbourse, devrait apporter un chiffre d'affaires supplémentaire de 150 M d'euros en année pleine.
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