Lafarge relève son offre sur Blue Circle et achète 20% du capital en Bourse

Le groupe français de matériaux de construction Lafarge a relevé son offre hostile en numéraire sur le groupe britannique Blue Circle à 450 pence par action, contre 420 pence auparavant. Parallèlement, Lafarge a acquis "environ 20% de Blue Circle" sur le marché londonien. Lafarge s'était assuré à la date du 13 avril du contrôle de 2,59% du capital de Blue Circle. Dans un communiqué à la Bourse de Londres, Lafarge assure aux actionnaires de Blue Circle que celui-ci "ne sera pas capable de remplir ses promesses" alors que lui-même leur "offre la certitude d'une offre intégralement en numéraire aujourd'hui". La direction de Blue Circle a promis aux actionnaires le reversement de 800 millions de livres (1,3 milliard d'euros) pour contrer l'offre de Lafarge, dans le cadre d'une défense acharnée depuis le lancement de l'offensive du groupe français fin janvier. L'offre augmentée court jusqu'au 3 mai. Lafarge souligne qu'elle représente une prime de 43,2% par rapport au cours de Blue Circle fin janvier. L'action Blue Circle valait mardi soir 434 pence. Blue Circle a demandé à ces actionnaires de rejeter cette nouvelle offre. Dans un communiqué, Blue Circle explique que l'offre révisée "est de loin inférieure à la véritable valeur de la compagnie" et "demande instamment à ses actionnaires de la rejeter". Blue Circle souligne que la nouvelle offre de Lafarge se décompose en 439,05 pence par action plus un dividende intérimaire spécial de 10,95 pence. Depuis le lancement de sa première offre par Lafarge fin janvier, le groupe français "a cherché à dénigrer les perspectives de Blue Circle afin de l'acheter bon marché", a déclaré le directeur général du groupe britannique Rick Haythornthwaite, cité par le communiqué. "Contrairement aux affirmations de Lafarge, Blue Circle a d'excellentes perspectives en tant que compagnie indépendante", a-t-il assuré en énumérant les points forts sur lesquels il estime pouvoir s'appuyer, notamment les marchés asiatiques où il accuse Lafarge de sous-évaluer sciemment les bénéfices. "Dans ses efforts de plus en plus désespérés pour conserver son indépendance, Blue Circle a eu recours ces dernières semaines à l'hyperbole sur ses perspectives d'avenir", a affirmé le président de Lafarge, Bertrand Collomb, en présentant sa nouvelle offre. "La réalité est plus prosaïque", a-t-il poursuivi. "Blue Circle a perdu sa position de numéro un mondial du ciment" et "après sa proposition de reversement aux actionnaires, il serait condamné à rester en deuxième division". "Blue Circle ne pourra pas tenir ses promesses et décevra ses actionnaires dans l'avenir comme il l'a fait dans le passé", assure encore M. Collomb. Lafarge estime que le groupe britannique dépend d'un petit nombre de marchés, "historiquement volatils", comme la Malaisie, et n'a obtenu quasiment aucune croissance de ses bénéfices d'exploitation et du cours de son action entre 1995 et 1999. Blue Circle "a tenté de se défendre contre l'offre de Lafarge avec des affirmations irréalistes sur ses perspectives d'avenir tout en ignorant ses problèmes actuels", ajoute le groupe français.
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