Aigle pénalisé par la force du dollar

La hausse du dollar ne profite pas à toutes les entreprises de l'Hexagone. Si certaines voient leur compétitivité mécaniquement améliorée sur le marché américain, d'autres sont au contraire pénalisées par le gonflement du prix de leurs consommations intermédiaires. C'est le cas d'Aigle, qui attribue au moins partiellement ses mauvais résultats à la nouvelle envolée du billet vert sur le marché des changes. Le groupe spécialisé dans la fabrication et la distribution de bottes et d'équipements de randonnée a en effet connu une baisse de 35,7% de son bénéfice net au premier semestre 2000 par rapport à la période correspondante de 1999, à 0,9 million d'euros contre 1,4 million d'euros.Le président d'Aigle Yves Mouriès, qui commentait mercredi les résultats semestriels, a reconnu que son groupe avait été surpris par la hausse de la devise américaine, qu'il n'avait pas anticipée dans ses prix de vente. Aigle ne s'est "pas suffisamment couvert" sur le dollar, a-t-il souligné. D'autres éléments défavorables se sont greffés sur cette erreur d'appréciation. Au premier semestre 2000, les ventes ont été pénalisées en Allemagne et en Grande-Bretagne par des restructurations. Elles se sont affichées en baisse de 16,7% en Allemagne et de 23,8% en Grande Bretagne. Yves Mouriès a toutefois indiqué que le retard devrait être rattrapé au second semestre 2000. Conséquence de ces problèmes, le résultat d'exploitation recule de 29% et le résultat courant de 58% au cours du semestre écoulé, pour un chiffre d'affaires semestriel en hausse de 9,3%, à 52,6 millions d'euros, contre 48,1 millions d'euros un an plus tôt. La marge d'exploitation est donc en chute libre à 5,7% contre 8,5% au 1er semestre 1999.Face à ces résultat décevants, Aigle a décidé de réviser à la baisse ses perspectives financières pour l'ensemble de l'exercice 2000. Le groupe s'attend désormais à un résultat d'exploitation en baisse de 15% sur celui de l'exercice 1999. La croissance des ventes devrait par contre rester dynamique avec une hausse anticipée de 10 à 12% du chiffre d'affaires sur l'exercice. Pour en convaincre les milieux financiers, Aigle a d'ailleurs annoncé que ses ventes avaient grimpé de 11,3% sur les huit premiers mois de l'année.Des garanties qui n'ont pas suffi si l'on en croit l'évolution du cours de l'action Aigle jeudi à la Bourse de Paris. Le titre a perdu 8,42%, clôturant à 54,90 euros. Depuis le début de l'année, le groupe a vu sa valorisation chuter d'un tiers.
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