"Les deux prochains gisements de productivité résident pour les entreprises dans l'amélioration de leurs achats en biens d'équipement et dans les connexions interentreprises": le directeur général d'Answork, Dominique Engasser, donne ainsi le ton de cette nouvelle place de marché dédiée aux achats de biens de fonctionnement (fournitures de bureau, ordinateurs, voyages ...). Lancé officiellement ce mardi, Answork.com est le fruit d'une initiative commune menée par trois banques, Crédit Agricole, Société Générale et BNP-Paribas, ainsi que par Cap Gemini Ernst & Young. La structure, créée l'été dernier et détenue à 25% par chaque partenaire, est dotée d'un capital de 15 millions d'euros.Cette place de marché "horizontale", c'est-à-dire visant tous les secteurs d'activité, doit permettre aux entreprises d'organiser leurs échanges en biens d'équipements sur Internet en couvrant toutes les étapes de la transaction commerciale: de la commande à la livraison en passant par la mise en ligne et la consultation du catalogue fournisseur, le paiement sécurisé et la facturation. Horizontale, Answork vise d'emblée un marché très vaste : le Boston Consulting Group estime que le B2B, c'est-à-dire les échanges interentreprises sur Internet, devraient représenter, en Europe de l'Ouest, 1300 milliards de dollars à horizon 2003. Ambitieux, les fondateurs d'Answork.com visent 20% de ce total (soit 260 milliards de dollars de transactions) d'ici 2003. Une part de marché qui les placeraient dans le trio de tête européen. Les quatre actionnaires s'estiment capables de toucher plus de 90% des entreprises françaises.Pour Dominque Engasser, les entreprises, qui avaient consacré l'essentiel de leurs efforts sur les processus stratégiques, comme la CRM (gestion de la relation client) ou le supply chain management (gestion de la chaîne d'approvisionnement), travaillent maintenant sur l'optimisation d'autres fonctions dans l'entreprise et notamment la fonction achat.Ainsi, Answork se fait fort d'anticiper ce besoin en permettant aux entreprises de réduire leurs coûts et la durée des processus d'achats. "Sur chaque commande, un acheteur pourra économiser 10 à 20 % du montant de sa facture par la simplification du processus que permet Answork", assure son directeur général. Parallèlement, grâce à cette technologie, les fournisseurs pourront réduire leurs coûts commerciaux (diffusion des catalogues, prises de commandes etc.). La plate-forme a été développée par PeopleSoft et Commerce One, le premier apportant son expérience pour tout ce qui concerne la facturation, le second la technologie logicielle pour les portails B2B. Cette dernière alliance permettra d'ailleurs à Answork de faire partie de Global Trading Web (GTW), qui réunit une cinquantaine de places de marchés dans le monde développées par Commerce One, anticipant ainsi un développement à l'international. Answork table sur un chiffre d'affaires compris entre 200 et 300 millions de francs en 2001, issu pour partie des abonnements et pour l'essentiel des commissions sur les transactions. La société vise l'équilibre dès 2002. Ses actionnaires doivent encore injecter 15 millions d'euros dans la société l'année prochaine pour couvrir les investissements technologiques. Des investissements qui, pour les banques, visent à prolonger leur métier de base de gestion des flux financiers de leurs clients. Pour Philippe Citerne, directeur général de la Société Générale, "le B2B sur Internet entraîne une modification de la chaîne de valeur de l'entreprise, en conséquence de la gestion des flux. Nous avons a être présent à chaque étape du nouveau processus". Pour Cap Gemini, il s'agit, selon Paul Hermelin, de "se positionner sur le marché des solutions pré-packagées".Pour atteindre au plus vite une masse critique, les fondateurs s'engagent d'ailleurs à mettre en ligne leurs propres achats.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:35

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