Suspense avant l'annonce par Alcatel d'une "grosse opération"

La "grosse opération" qu'Alcatel s'apprête à annoncer mardi nourrit toutes les spéculations, d'une acquisition dans le secteur de la téléphonie mobile à un important développement technologique. Les responsables du groupe se sont refusés à indiquer s'il s'agissait d'une opération sur le capital ou d'une acquisition. L'hypothèse la plus partagée par les experts est celle d'une acquisition dans le secteur de la téléphonie mobile, alors que le groupe a affiché l'objectif de vendre 20 millions de téléphones portables dans le monde en 2000.Dès vendredi, les marchés prêtaient à Alcatel l'ambition de racheter la division téléphones mobiles d'Ericsson, rumeur rapidement démentie par le président du groupe suédois, Kurt Hellstrom. Malgré ces dénégations, le titre Alcatel a gagné 9,25% vendredi à la bourse de Paris, pour terminer à 255 euros. A New York, où le titre est coté sous forme d'ADR (American Depositary Receipt), Alcatel gagnait encore 2,6% lundi matin. Pour Bert Sibrand, expert du secteur des télécommunications pour SNS Securities à Amsterdam, Alcatel pourrait chercher à conclure un accord en Europe même, pour l'achat des activités de fabrication de téléphones cellulaires du néerlandais Philips ou du l'allemand Siemens, plus à sa portée que d'autres groupes du secteur. "En termes de synergies et de facilité d'intégration, une alliance avec Philips serait très logique", relève-t-il, alors que le groupe néerlandais possède des activités en France. "Mais quel est l'intérêt d'une si petite acquisition ?", demande de son côté un analyste d'une grande banque américaine à New York. "Que pourrait faire Alcatel dans les mobiles, allié à un autre européen de la même taille ? Ils resteraient trop petits pour faire concurrence à des géants comme (le finlandais) Nokia, (l'américain) Motorola, ou même (le suédois) Ericsson", estime-t-il. Et, dans le contexte de concurrence acharnée sur le marché des téléphones cellulaires, s'il ne peut pas se permettre d'acquérir des actifs qu'il aurait du mal à digérer et qui "plomberaient" sa trésorerie, Alcatel ne peut que vendre, a ajouté l'analyste américain. Le groupe français avait laissé entendre qu'il envisageait de se lancer sur le marché américain des téléphones mobiles, en commercialisant des appareils aux normes GSM, mais aussi sur d'autres standards aux Etats-Unis. Mais selon le spécialiste américain, l'annonce d'Alcatel pourrait concerner plutôt un secteur technologique, tel l'optique, où le français est très bien placé, ou encore l'internet, où le groupe a fait récemment d'importants efforts pour se positionner.
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