L’euro touche un nouveau plus bas face au dollar

Le ciel s'obscurcit de nouveau au-dessus de la devise européenne. Malmené depuis plusieurs jours, l'euro s'est déprécié dans le courant de la journée de mardi jusqu'à 0,9988 dollar, avant de se reprendre vers 1,003.Plusieurs facteurs expliquent la fébrilité des investisseurs. Facteurs conjoncturels, tout d'abord. Certes, les indicateurs conjoncturels européens, et notamment allemands, passent progressivement au vert et dénotent un regain de croissance interne auto-entretenue. Dernières statistiques en date, l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne, le mois dernier, a atteint son plus haut niveau depuis plus de deux ans et la consommation des ménages français a progressé de 4,2 % l'année dernière. Mais l'écart de croissance de part et d'autre de l'Atlantique peine à se resserrer, l'activité économique américaine augmentant à un rythme toujours plus soutenu.Par ailleurs, point fort du Vieux continent il y a encore quelques semaines, l'inflation, alimentée par la forte tension du cours du brent, de la faiblesse de l'euro ou encore des pressions salariales dans certains pays, commence à pointer au sein des économies autrefois les plus protégées. Les indicateurs préliminaires de prix à la consommation dans certains Länder allemands continuent de se redresser, tandis que l'inflation a atteint en France un rythme de 0,5 %, le mois dernier, contre une hausse de 0,4 % auparavant estimée. De quoi conforter les craintes de hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs, le 3 février prochain, qui ne manquera pas d'ajouter à la vulnérabilité des marchés financiers du Vieux continent.Par ailleurs, les incertitudes sur les marchés obligataires outre-Atlantique ont creusé l'écart de rendement entre les Etats-Unis et l'Europe au profit des premiers, maintenant un avantage comparatif au dollar, à l'heure où les Bourses européennes s'essoufflent.Facteurs structurels, ensuite. D'une part, les grands argentiers du G7, réunis ce week-end pour leur grand-messe traditionnelle, ne se sont pas entendus pour palier à la vigueur du yen, enjeu central du marché des changes ces derniers mois. Or à l'heure où les gérants internationaux sont surexposés sur les marchés européens au détriment du Japon, la vulnérabilité de la devise de la zone et la force du yen font peser un risque important de réallocation de l'Europe vers l'Archipel, facteur de risque supplémentaire sur le marché des changes.Enfin, les déboires politiques en Allemagne et le manque de visibilité de la BCE, qui ne semble toujours pas s'inquiéter de l'évolution de la parité, finissent de ternir les perspectives de hausse de l'euro, que l'embellissement conjoncturel sur le Vieux continent est impuissant à favoriser. En attendant le ralentissement de l'économie américaine, désert des tartares des marchés financiers.
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