Etats-Unis : Détente du marché du travail

Le rapport sur l'emploi réserve décidément bien des surprises aux marchés financiers américains. 11.000 emplois ont été créés en juin, là où les économistes en attendaient 250.000. Si le secteur privé se reprend après avoir détruit 165.000 emplois au mois de mai, c'est cette fois-ci le secteur public qui pèse sur les statistiques en supprimant près de 200.000 emplois. Les effectifs destinés au recensement de la population se sont en effet fortement contractés en juin, alors que l'opération approche de son terme. Le taux de chômage baisse légèrement puisqu'il s'établit à 4,0% contre 4,1% le mois précédent.Pour les marchés, il s'agit d'un nouveau signe de ralentissement de l'économie américaine. Si la consommation des ménages montrait depuis deux mois des signes d'essoufflement, le marché de l'emploi restait quant à lui très étroit. Le "pool" des nouveaux emplois potentiels (demandeurs d'emplois et personnes inactives en âge de travailler) restait notamment à un "niveau inhabituellement bas ", pour reprendre les propos d'Alan Greenspan.Le rapport sur l'emploi en juin donne donc plus de crédit à l'hypothèse d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine. Dans ces conditions, la Réserve fédérale pourrait marquer une nouvelle pause lors de la prochaine réunion du FOMC le 22 août. A la fin du mois de juin, les banquiers centraux avaient déjà opté pour le statu quo, après avoir relevé de 50 points de base le taux des Fonds fédéraux en mai.Les marchés actions se sont toutefois gardés de tirer des conclusions hâtives de la faible progression de l'emploi au mois de juin. D'une part, elle est largement liée à un facteur non récurrent (fin des contrats du Bureau du recensement). D'autre part, des éléments techniques pourraient entrer en ligne de compte, après la modification des coefficients de correction des variations saisonnières au mois de mai. Enfin, après être restés quasiment stables en mai (+0,1%), les salaires horaires moyens ont cru de 0,4% en juin, illustrant la persistance des "risques de pincement des marges des entreprises", estiment les économistes d'Aurel-Leven.Par conséquent, les principaux indices américains ont peu réagi à la publication du rapport sur l'emploi. Quelques minutes après l'ouverture des échanges, le Dow Jones, fortement lesté en valeurs traditionnelles, progressait de 0,57% à 10.540,96 points, alors que le Nasdaq, baromètre des valeurs high-tech, effleurait la barre des 4.000 points grâce à une hausse de 0,86%. Le S&P500 gagnait quant à lui 0,69% à 1.466,72 points.Les marchés restent prudents en raison de l'ouverture prochaine de la saison des résultats trimestriels. Les investisseurs craignent en effet de nouvelles mises en garde des sociétés sur leurs performances financières, à l'image des avertissements lancés par Unisys ou Computer Associates. Le Nasdaq avait aussi souffert, mercredi, des commentaires négatifs des analystes de la maison de courtage Salomon Smith Barney sur le secteur des semi-conducteurs.Sur le front des taux d'intérêt, l'heure était à la détente après une séance négative jeudi. Le taux de l'obligation du Trésor à dix ans s'établissait 5,986% à 14h40 contre 6,035% peu avant la publication du rapport sur l'emploi. Le rendement du bon à 30 ans se relâchait de son côté à 5,866% contre 5,899%.
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