Le département du travail américain a publié, ce vendredi, l'indice des prix à la consommation en mars 2000. Celui-ci est ressorti en hausse de 0.7 % par rapport à février, et de 3.8 % en glissement annuel. Ce chiffre excède largement les prévisions des économistes, qui tablaient sur une progression de 0.4 % du CPI. En février, l'indice des prix à la consommation avait cru de 0.5 %. L'indice de base, qui exclut les prix des produits énergétiques et alimentaires, a également connu une hausse supérieure aux anticipations : il s'établit à + 0.4 % en mars, contre un consensus de +0.2 %. Il s'agit de la plus forte progression de cet indice depuis la mois de juin 1995.Des signes de surchauffe commencent à apparaître aux Etats-Unis. Les prix à la production, comme les prix à la consommation, sont sur une tendance haussière qui ne peut plus être exclusivement expliquée par l'augmentation des cours du pétrole. Ces tensions inflationnistes pourraient d'ailleurs se renforcer dans les mois à venir, en raison de l'étroitesse du marché du travail (416 000 emplois nouveaux ont été créés aux Etats-Unis au mois de mars) et du dynamisme persistant de la consommation des ménages (les ventes de détail hors automobile sont ressorties en hausse de 1.4 % en mars). Ces statistiques pourraient remettre la question de la hausse des taux sur le devant de la scène financière. Les minutes de la Réserve fédérale publiées après la réunion des 1-2 février ont montré que certains banquiers centraux étaient en faveur d'une hausse de 50 points de base des taux directeurs. Le Federal Open Market Committee, qui se réunit le 16 mai prochain, pourrait donc abandonner sa doctrine de resserrement " pas à pas " de la politique monétaire, pour privilégier une stratégie plus agressive.Les marchés boursiers ont peu apprécié le regain inflationniste observé en mars. Le Nasdaq, qui a baissé de 17 % au cours des quatre premières séances de la semaine, a ouvert sur un nouveau recul de plus de 2 %. L'indice Dow Jones, qui regroupe principalement des valeurs traditionnelles réputées sensibles aux mouvements de taux d'intérêt, est également en repli de près de 2 %. Pour la troisième séance consécutive, les deux indices vedettes de Wall Street baissent de concert, ce qui marque une interruption dans le mouvement de réallocation des capitaux de la nouvelle vers l'ancienne économie.

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:21

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