Le point sur... la gestion collective

Après avoir largement surperformé l'ensemble de la gestion collective en 1999, les fonds investis en actions asiatiques ont été sanctionnés dans le sillage des prises de bénéfices sur les Bourses occidentales. Ce repli des Places asiatiques revêt-il un caractère épidermique ou augure-t-il d'une plus forte vulnérabilité ?Preuve de la poursuite de l'amélioration des fondamentaux dans la région, la correction boursière ne concerne pas toutes les Places asiatiques. Les plus touchées ont été celles qui ont connu le plus fort rebond en 1999, la Corée du Sud, Hong Kong ou Singapour. Ce repli est ainsi une correction de certains excès de l'année dernière et n'augure en rien d'un retournement de tendance. Au vu de la performance récente du fonds, en hausse de 84,4 % en ligne avec notre indice de référence le MSCI Pacifique l'année dernière, les prises de bénéfices de ces derniers jours n'ont rien de problématique. Pour preuve, si les souscriptions nettes ont augmenté tout au long de l'année dernière à l'exception du mois de décembre, celles-ci tendent aujourd'hui à redémarrer.Parallèlement, la récente fébrilité du Nikkei va-t-elle se poursuivre ?La baisse du Nikkei depuis le 1er janvier est la correction naturelle d'un mouvement haussier excessif en décembre. Mais elle a une autre explication. La Banque du Japon a fourni en 1999 d'amples liquidités au marché interbancaire afin de prévenir tout problème lié au bogue de l'an 2000, tout en tentant de stimuler l'économie. D'où la taille record qu'a atteint le bilan de la banque centrale. Or une partie non négligeable de ces liquidités, au lieu d'être utilisées sous forme de prêts, ont servi à investir massivement au sein de la Bourse locale. Par ailleurs, les investisseurs non-résidents, qui ont acheté près de 9.000 milliards de yen d'actions japonaises en 1999, contre un précédent record de 5.000 milliards en 1991, restent positifs vis-à-vis de la Bourse nippone. Car si les fondamentaux restent médiocres et la demande intérieure atone, les restructurations en cours dans plusieurs secteurs engendrent quelques poches de croissance. En particulier, à chiffre d'affaires constant, les bénéfices gardent au cas par cas un potentiel de progression de 20 % à 30 % d'ici à la fin de la prochaine année fiscale, close fin mars 2001. Pour ces raisons fondamentales et sous la réserve, toutefois, d'une hausse des taux courts, le Nikkei pourrait ainsi poursuivre son rally. D'autant que l'arrivée à échéance d'épargne postale, dès le mois de mars, à hauteur de 100.000 milliards de yen, soit près de 1.000 milliards d'euros, devrait en partie se réallouer en direction de la Bourse japonaise, lui conférant un biais haussier en dépit d'une hausse mécanique des taux longs.Quels secteurs économiques sortiront gagnants de l'année boursière qui s'annonce ?En Asie développée hors Japon, les secteurs vedettes ressemblent à ceux des marchés occidentaux, soit les télécommunications, la presse, la télévision ou encore l'internet. Enfin, du fait de la tradition industrielle de ces pays, les hautes technologies devraient attirer l'attention des investisseurs. En ligne de mire, les composants électronique et le hardware en général. Mais là s'arrête la comparaison avec les marchés occidentaux. De plus en plus intégrées, les économies locales ont engendré une déconnexion entre leurs marchés d'actions et les Bourses occidentales, Wall Street en tête. Un exemple, la progression de l'équipement de la population chinoise en téléphones mobiles, aujourd'hui de 40 millions d'unités, devrait croître de près de 20 millions en 2000, soit l'équivalent du nombre actuel de connectés en France. Ce sont les industriels et opérateurs de la région qui devraient en profiter au premier chef. A l'exception de la Malaisie, où les fondamentaux s'améliorent progressivement et où les fonds internationaux sont largement sous-investis, les Bourses des Tigres, qui comprennent par ailleurs la Thaïlande, l'Indonésie et les Philippines, ne recèlent pas le même potentiel de hausse. Leur tradition industrielle concerne en effet majoritairement des produits à faible marge et les restructurations ne sont pas encore assez avancées. Enfin, la Bourse japonaise devrait bénéficier de la poursuite du rally sur les hautes technologies et les biotechnologies. Tandis que les secteurs des télécommunication et du software devraient commencer à s'essouffler, quelques valeurs plus classiques, telles que la pharmacie ou les métaux non ferreux, pourraient également tirer leur épingle du jeu.
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