Le point sur ... la stratégie d’investissement

1. Après la correction subie par les technologiques au cours des trois dernières semaines, avez-vous modifié la pondération des valeurs de croissance dans votre liste européenne ?Depuis le début du mois de mars, nous avons pris conscience des niveaux de valorisation excessifs des valeurs technologiques en Europe. L'envolée de ces titres depuis la fin de l'année dernière a été déclenchée par les vagues d'achats réalisées par les fonds mutuels américains, compte tenu des écarts de valorisation qui existaient alors entre les titres de technologie auw Etats-Unis et en Europe. Cette écart s'est aujourd'hui refermé; les valeurs high-tech européennes sont plus chères que leurs homologues américaines, et les anticipations de croissance des profits pourraient continuer à être révisées à la baisse par les analystes dans certains sous-secteurs (Télécoms par exemple)..En conséquence, nous avons ramené la part des valeurs technologiques (entendues dans un sens large) de 50 à 40 % de notre liste de valeurs européenne, soit un niveau légèrement supérieur à leur pondération dans les indices européens. En particulier, nous avons sorti Siemens à la suite de la dégradation de sa notation par notre analyste de « buy » à « add » et nous nous sommes positionnés sur deux valeurs plus traditionnelles : Endesa et Nestlé.Sur le long terme, les valeurs traditionnelles risquent cependant de souffrir d'une contraction des marges sous l'effet des pressions concurrentielles croissantes en Europe. Ces sociétés sont en effet incapables, dans le climat déflationniste actuel, de répercuter sur les prix finaux la hausse de leurs coûts de production. Nous privilégierons celles qui bénéficieront d'une croissance organique, seront capables de se restructurer et d'utiliser les nouvelles technologies pour améliorer leur productivité.Toujours dans une perspectives de long-terme, nous continuons à parier sur les valeurs technologiques. Pour le marché français, nous recommandons par exemple de détenir les titres ST Microelectronics, Lagardère, TF1 ou France Telecom.2. Les performances des indices boursiers ont été diversifiées en Europe depuis le début de l'année. Quelles places privilégiez-vous ?La Bourse de Paris dispose d'un grand avantage : c'est le marché le plus diversifié. On n'y trouve pas, comme en Allemagne, un secteur des télécommunication totalement disproportionné. Par contre, le PER moyen y est également l'un des plus élevé d'Europe. Hors valeurs technologiques, il représente 22 fois les bénéfices net anticipés pour l'exercice 2000, contre 18 fois pour la moyenne européenne.Nous nous étions repositionnés sur le marché allemand en début d'année avec l'idée que le mouvement de restructuration des entreprises allemandes (notamment financières) serait accéléré par l'adoption de la réforme fiscale. Pourtant, la conjoncture économique reste incertaine et il est peu probable que l'Allemagne rattrape cette année son retard de croissance sur la France. La prise en compte de ces facteurs contradictoires explique que nous soyons neutres sur le marché allemand.Le marché britannique est probablement l'un des plus attractifs en ce qui concerne les valeurs cycliques et financières. Hors valeurs technologiques, le PER moyen s'établit entre 14 et 15 fois les bénéfices prévus pour 2000. Notre portefeuille comporte par exemple l'action Boots, société de distribution de produits pharmaceutiques, ou la banque Lloyds STB.3. Craignez-vous une fuite des capitaux des marchés actions vers les marchés obligataires ?A l'heure actuelle, sur les marchés européens, les fuites de capitaux des marchés actions vers les obligations ont été limités. La baisse des taux longs est avant tout une conséquence de la politique monétaire préventive pratiquée par la Banque centrale européenne. En assurant la stabilité des prix sur le long-terme, la BCE favorise la décroissance des rendements à long-terme. La situation est un peu différente aux Etats-Unis. Il semble que les investisseurs anticipent de nouvelles injections de capitaux par la Réserve fédérale en cas de correction des marchés boursiers. Le cycle de durcissement de la politique monétaire américaine pourrait donc être momentanément ajourné ce qui soutient naturellement le cours de obligations.4. Le récent rapport tankan laisse penser que la conjoncture japonaise pourrait s'améliorer dans les prochains mois. Pensez-vous qu'il est temps de revenir sur les valeurs japonaises ?Je suis assez sceptique sur les perspectives de l'économie japonaise. Le retournement a déjà été annoncé à plusieurs reprises par les économistes, sans jamais se confirmer. Il est probable que de nouveaux programmes budgétaires de soutien de la demande seront mis en oeuvre cette année, mais l'expérience montre que leur incidence n'est que temporaire et qu'ils n'ont pas les effets d'entraînement escomptés. Je privilégie en tout cas les secteurs de croissance, car ils réalisent une part importante de leur activité sur les marchés étrangers.
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