Le point sur ... les valeurs du CAC 40

Le marché parisien a perdu plus de 4% hier. Vous attendez-vous à une correction importante cette année après la forte hausse de 1999 ? Le mouvement de repli de mardi a été accru par le passage à l'an 2000. Tout d'abord, à cause du passage au troisième millénaire, de nombreuses émissions primaires ont été reportées au cours du mois de décembre. D'où la forte hausse qu'on a connu le mois dernier, la demande de titre étant supérieure à l'offre. Autre conséquence du " non-bogue ", les taux d'intérêt européens ont brutalement remonté après le premier janvier : puisque le bogue a été passé sans encombres par la plupart des entreprises, plus rien n'empêche la BCE de remonter ses taux. Mais il ne faut pas se focaliser uniquement sur le court terme, surtout quand on est gérant. La croissance européenne est vigoureuse, et l'économie américaine ne décélère presque pas. Dans ce contexte, je ne suis pas surpris par cette correction en raison de la hausse trop brusque du marché en décembre, mais elle ne m'affole pas non plus car les perspectives macro-économiques restent excellentes. Les nouvelles immatriculations atteignent des niveaux records en France, pourtant, ce ne sont pas les constructeurs automobiles qui ont tiré le marché en 1999, mais les valeurs technologiques. Il reste donc encore du potentiel. Les valeurs cycliques ont plutôt bien résisté aujourd'hui. Avez-vous tendance à les surpondérer ? Nous n'avons pas succombé à la mode des valeurs technologiques, ni des télécoms, que nous avons sous-pondérés tout au long de 1999. Car la Bourse n'a vu qu'une partie de l'iceberg, notamment dans les télécommunications sans fil. Si les valorisations ont explosé dans les téléphones mobiles, il ne faut pas oublier que France Telecom réalise encore une grande partie de son activité dans la téléphonie fixe. Ainsi, nous préférons nous positionner sur les secteurs de l'industrie, la distribution et la pharmacie car le contexte macro-économique leur est favorable. Les banques et les assurances ont aussi fortement chuté aujourd'hui. Comment la hausse des taux influe-t-elle sur le cours des actions bancaires et des assureurs ? Les assurances possèdent une grande partie de leur portefeuille en obligations. Donc, mécaniquement, quand les taux augmentent, la valorisation de leur portefeuille est affectée. D'où une chute des actions en phase de hausse des rendements obligataires. Pour ce qui est des banques, le lien est moins évident, mais une progression des taux d'intérêt rogne tout de même sur leurs marges. Pourtant, la hausse des taux n'est pas la raison qui motive mon scepticisme vis à vis du secteur bancaire français. Après la forte revalorisation des banques en décembre, le marché me semble suracheté. Et, contrairement à ce que certains avancent, les banques françaises ne sont pas spécialement bon marché à côté de leurs homologues européennes. En tout cas, pas si on regarde leur rentabilité moins élevée que les autres établissements du continent. Même concernant BNP Paribas. Dans ce cas, la Bourse attend une traduction financière des efforts déployés pour la fusion.
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