Le point sur ... les valeurs du CAC 40

Suez-Lyonnaise a annoncé il y a quelques jours deux initiatives importantes dans les télécommunications mobiles et fixes. Pensez-vous que le titre puisse rebondir durablement en valorisant mieux ses actifs dans la communication ? Le rebond du titre à court terme s'explique par les déclarations de politique plus agressive dans la communication où Suez-Lyonnaise détient des actifs importants comme M6 et dans le câble. La hausse de l'action traduit donc une évolution qui va dans le bon sens - saluée par le marché - mais aussi une sous-évaluation des métiers traditionnels. Si Suez-Lyonnaise réussit à convaincre le marché du bien fondé de ses initiatives dans les télécommunications, alors cela doit entraîner une réévaluation des actifs du groupe. Dans ce cas, on peut considérer que la valeur fondamentale de l'entreprise se situe aux alentours de 190 euros, sans compter la téléphonie. Car, en fait, les revenus tirés d'une possible obtention d'une licence de téléphonie mobile de troisième génération - UMTS - ne poindront pas avant 2003. Et Suez-Lyonnaise ne comblera pas son retard dans un avenir prévisible. La contribution de la branche télécom à la rentabilité du groupe en 2000 est marginale. Il en est d'ailleurs de même chez Bouygues. La valorisation de ces groupes est issue d'anticipations de long terme qui reposent sur des perspectives que sur des valeurs d'actif.Comment valorisez-vous l'accord Vivendi-Vodafone ? Cet accord, dont on ne sait pas encore quel est son périmètre, peut permettre à Cegetel de développer sa stratégie européenne. De plus, comme Vivendi va prendre le contrôle du capital de Cegetel, cette filiale sera réévaluée par les marchés, qui appliqueront une prime à Vivendi qui la contrôle désormais majoritairement. Ainsi, quand on fait la somme des activités de Vivendi, on arrive à une valeur de l'action fondamentale de 130 euros. Quant à un possible rachat d'Orange dès que Vodafone aura pris le contrôle de Mannesmann, je n'y crois pas. Il faudrait pour cela que Vivendi introduise en Bourse sa filiale environnement sur laquelle pèse aujourd'hui la majorité de la dette du groupe. Or, le timing reste incertain. Je pense que KPN ou France Télécom sont plus susceptibles d'être intéressés. Reste le problème de la valorisation de Canal Plus, dont Vivendi est actionnaire à hauteur de 49%. Aujourd'hui, dans la télévision interactive, les abonnés sont valorisés près de 3.000 euros par le marché, dans le cas de BskyB ou de Canal Plus. On peut donc se demander si cela est raisonnable quand on sait qu'actuellement, un abonnement à Canal Plus coûte moins de 200 francs par mois. La valorisation d'un abonné est donc plus de 10 fois supérieure au chiffre d'affaires qu'il génère. Ces niveaux de valorisation ne sont explicables que parce que les investisseurs espèrent que la télévision interactive permettra de générer des revenus supplémentaires tels que le commerce électronique. Mais de tels niveaux de valorisation impliquent aussi que le marché considère que tout le monde est gagnant. Or, cela ne sera pas le cas. Il y aura des gagnants, mais aussi des perdants. Il y avait cent constructeurs automobiles au début du vingtième siècle, mais il n'en reste que quelques uns aujourd'hui. Dans ce contexte, valoriser tout le monde de la même façon est totalement déraisonnable. D'autant plus que les dirigeants de Canal Plus ne mettaient pas en avant, il y a six mois, les revenus liés au commerce électronique. Quels sont les secteurs sur lesquels vous vous positionnez ? Nous surpondérons aujourd'hui les valeurs technologiques comme Atos, Cap Gemini ou STMicroelectronics. Deuxième secteur qui est bien représenté dans notre portefeuille, la distribution. Le secteur est partie prenante de ce qu'on appelle « la nouvelle économie », avec notamment les Galeries Lafayette, déjà bien présentes dans le commerce électronique via leur filiale E-Laser. PPR est aussi une entreprise bien positionnée grâce à son portail Mageos et à son partenariat avec TF1. Carrefour a été pénalisé récemment par l'attente de la décision de Bruxelles concernant la fusion avec Promodès, mais le titre devrait bénéficier de la clarification de la commission à ce sujet. Dernier secteur, les télécommunications, avec des titres comme France Telecom, Equant ou Vivendi. Le redressement d'Alcatel est aussi à saluer. D'autant plus que le groupe dispose d'une niche attrayante avec son positionnement sur les activités télécoms ADSL. Enfin, la récente acquisition des activités câbles de Pirelli par Cisco revalorise toute l'activité câbles d'Alcatel. Vu le prix d'acquisition - 2 milliards d'euros -, on peut valoriser l'activité câbles d'Alcatel à 150 euros par action. Le titre Alcatel peut donc grimper jusqu'à 300 euros.
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