La Banque d'Angleterre marque une nouvelle pause

Pour la quatrième fois consécutivement, la Bank of England a laissé son taux de refinancement inchangé. Le dernier resserrement monétaire remonte à la réunion du 10 février dernier, à l'issue de laquelle la banque centrale avait décidé de porter le taux " Repo " à 6,00 %, contre 5,75 % auparavant. Il s'agissait du quatrième durcissement de la politique monétaire britannique depuis le début du mois de septembre.Mais, depuis cette réunion de février, la Banque d'Angleterre a opté avec constance pour le statu quo. Ce faisant, elle tenait compte de l'appréciation rapide de la livre, en particulier contre l'euro. Depuis l'entrée en vigueur de la monnaie unique le 1er janvier 1999, la devise britannique a ainsi vu son taux de change contre l'euro progresser de 12,6 %. Le 4 mai dernier, la livre a même atteint un sommet à 1,7432 euros, contre 1,4209 euros à la naissance de la devise européenne. Cette hausse de la monnaie britannique sur le marché des changes représentant un handicap important pour l'industrie britannique, la Banque d'Angleterre a décidé de mettre un terme - au moins temporairement - à son cycle de resserrement monétaire. Avec succès d'ailleurs : au cours du mois de mai, la Livre a régulièrement perdu du terrain, non seulement contre l'euro, mais également contre le dollar.Le comité de politique monétaire a également dû tenir compte, dans sa décision, du niveau relativement bas de l'inflation structurelle, calculée à partir de l'indice des prix à la consommation hors énergie et alimentation. Celle-ci s'est en effet établie à 1,9 % en avril et reste donc largement en-dessous de l'objectif assigné à la Banque d'Angleterre (2,5 % en moyenne annuelle). La banque centrale britannique devra toutefois tenir compte, au cours de ses prochaines réunions, d'un marché du travail qui reste extrêmement étroit outre-Manche. Le taux de chômage s'est ainsi établi à 3,9 % en avril, un niveau record depuis le début des années 80. En conséquence, les gains salariaux continuent de s'envoler, favorisant un accroissement rapide des dépenses de consommation des ménages. L'OCDE n'a d'ailleurs pas caché, dans ses dernières perspectives économiques semestrielles, qu'une nouvelle hausse des taux d'intérêt serait " probablement nécessaire " pour enrayer les pressions inflationnistes naissantes. Jusqu'à présent, note l'OCDE, l'accélération des prix des services a été compensée par une faible hausse des prix des biens, grâce à la fermeté de la livre qui limite le coût des importations. Mais "ces pressions pourraient être plus difficiles à enrayer à l'avenir (car) les salaires se sont accélérés et la hausse des prix du pétrole et des produits de base n'a pas encore été entièrement répercutée", notent les experts. Une chute de la livre, entraînant une progression de l'inflation importée, n'est pas non plus à exclure ...
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