Avenir Telecom se cherche des relais de croissance

L'engouement des Français pour la téléphonie mobile ne se dément pas. 21,8 millions d'entre eux étaient abonnés à un service de téléphone mobile, à la fin janvier, selon l'Autorité de régulation des télécommunications (ART), soit un taux de pénétration de 36,2%. Logiquement, le distributeur de produits de téléphonie mobile Avenir Telecom en profite largement. Le groupe marseillais coté au Nouveau marché a vu son chiffre d'affaires progresser de 148% au premier semestre de son exercice 1999/2000, clos le 30 juin 2000, comparé à la même période de 1998/99 à 407,64 millions d'euros (2,674 milliards de francs). Pourtant, à la Bourse de Paris, les investisseurs ont réagi froidement à cette annonce. Le titre a clôturé mercredi en baisse de 1,96% à 300 euros. Il faut dire que la capitalisation boursière du groupe a doublé en deux mois, pour atteindre près de 2,5 milliards d'euros, soit la première du Nouveau Marché. Depuis l'introduction en Bourse en novembre 1998, le cours a été multiplié par 12. Avenir Telecom se paie aujourd'hui environ 100 fois ses bénéfices estimés pour l'année en cours et plus de 2,5 fois son chiffre d'affaires estimés. Pour une rentabilité de distributeur. La marge nette anticipée est de 4,1% en 2000. Pour justifier de tels ratios, le groupe, même s'il bénéficie d'une prime en tant que leader sur son marché, va donc devoir trouver de nouveaux relais de croissance. Ce qu'il tente de faire. Le groupe a poursuivi une politique de croissance externe active au cours des six derniers mois, avec l'acquisition de la société roumaine Global Net et de l'entreprise belge RDS. A l'international, le chiffre d'affaires semestriel représente ainsi 98,63 millions d'euros (647 millions de francs), soit une hausse de 148% également par rapport au chiffre d'affaires international au premier semestre de 1998/99. En France, Avenir Telecom a développé son propre réseau de magasins spécialisés dans la vente de produits liés aux télécommunications, Phone Shop. Il s'est diversifié dans la vente d'abonnement à la téléphonie fixe et non plus seulement mobile. Le Crédit Lyonnais Small Caps estime que ce mouvement " a pour conséquence de réduire l'exposition du groupe au ralentissement du rythme de croissance annuel du marché des mobiles ". L'entreprise marseillaise a aussi acquis en 1999 un réseau de distribution de matériel hi-fi et vidéo, Interdiscount, pour un franc symbolique, et en a profité pour se lancer dans l'accès gratuit à l'Internet en créant une filiale, Net-Up. Avenir Telecom propose via son réseau de distribution la location d'un PC IBM et l'accès au web. Un " business model " qui a déjà fait ses preuves outre-Manche, le distributeur britannique Dixon's ayant été le précurseur avec Freeserve. Avenir Telecom entend toucher 200.000 clients d'ici la fin de l'année 2000. Un investissement lourd, estimé à 137 millions d'euros par la société de Bourse Aurel-Leven, mais qui pourrait s'avérer payant, à voir les dernières opérations qui ont secoué le secteur et la valorisation par abonné qui en ressort.
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