Les valeurs télécom dopées par les enchères UMTS italiennes

Si les niveaux astronomiques atteint par les prix des licences UMTS au Royaume-Uni et en Allemagne ont lourdement pesé, ces dernières semaines, sur l'ensemble des valeurs télécoms cotées en Europe, l'issue rapide trouvée aux enchères italiennes a permis mardi aux investisseurs de pousser un soupir de soulagement et à ces valeurs de repartir allègrement à la hausse. L'abandon de l'opérateur Blu a en effet contraint le gouvernement italien à concéder les cinq licences mises sur le marché à un prix près de deux fois inférieur aux attentes. Qu'ils soient concernés ou non par la vente des licences UMTS en Italie, les titres des opérateurs de télécommunications ont bondi sur l'ensemble des places boursières du Vieux continent : à Paris, France Télécom a gagné 7,17% à 121,10 euros. Vivendi 4,42% à 82,65 euros et Bouygues 7,31% à 58 euros. A Londres, Vodafone a avancé de 1,42% à 285 pence tandis qu'à Madrid, Telefonica bondissait de 5,53% à 22,69 euros. A Milan, Telecom Italia gagne 6,78% à 13,44 euros et sa filiale TIM 3,74% à 10,29 euros. Tiscali bondit pour sa part de 7,51% à 41,8 euros.Plus surprenant, ce mouvement général de hausse du secteur profite également au grand perdant des enchères italiennes, British Telecom, actionnaire de Blu à hauteur de 20%, qui gagne 11,46% à 761,19 pence, ainsi qu'au grand absent, Deutsche Telekom, qui avance de 9,06% à 43,08 euros. La spectaculaire embellie boursière sur le secteur a partiellement occulté les derniers développements du dossier italien, à commencer par la décision de Blu et de son principal actionnaire, Autostrade, de contester l'amende de 4.000 milliards de lires, soit 2 milliards d'euros, qu'entend lui infliger le gouvernement en conservant le dépôt de garantie exigé avant l'ouverture des enchères. Autostrade, qui détient 32% de Blu, demande, dans un communiqué, la "suspension immédiate" de la pénalité et menace le gouvernement italien d'intenter une action en justice. Blu a violé de "manière réitérée son obligation de réserve", a indiqué pour sa part le Comité inter-ministériel en charge de l'UMTS dans un communiqué, laissant entendre que les informations diffusées pendant la compétition, sur son intention de de se retirer auraient poussé les autres candidats à ralentir le rythme de progression des enchères. L'abandon de Blu représente pour l'Etat italien un manque à gagner certainement non négligeable : Rome empochera au total 23.550 milliards de lires, soit 12,16 milliards d'euros, pour la vente des cinq licences, au lieu des 40.000 à 50.000 milliards de lires (20,7 à 25,8 milliards d'euros) qu'avait un temps espéré le ministre du Trésor Vincenzo Visco. Les cinq vainqueurs sont les trois opérateurs déjà présents sur le marché mobile italien, soit Omnitel (propriété de Vodafone et Bell Atlantic), Wind (détenu à 56,6% par le groupe d'électricité Enel et à 43,4% par France Télécom) et TIM (filiale de Telecom Italia) et les consortiums Ipse (contrôlé par l'espagnol Telefonica) et Andala (contrôlé par le groupe de télécommunications de Hong Kong Hutchison Whampoa et le fournisseur d'accès à Internet Tiscali).
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.