La croissance de la zone euro revue à la baisse

Selon les experts de l'organisation internationale, les perspectives économiques des douze pays de la zone euro sont donc moins brillantes que prévu, même si elles demeurent plus positives que pour les Etats-Unis. « L'activité va ralentir de façon plus marquée que ce que l'on pensait en novembre dernier, mais la croissance ne tombera pas en dessous de son potentiel », estime l'organisation, selon qui « la dynamique de la croissance a été mise à mal par le choc négatif associé à la hausse des prix du pétrole, alors même que l'euro continuait de faiblir ».Le taux de chômage dans la zone euro devrait s'établir à 8,4% en 2001 puis 7,9% en 2002, après un taux de 9% en 2000, selon les prévisions de l'organisation. L'OCDE n'a en revanche pas modifié sa prévision de croissance pour la zone euro en 2002, qui reste à 2,8%. Pour établir ces nouvelles projections, les économistes de l'OCDE ont intégré une baisse des taux modeste de la BCE, évaluée à 25 points de base. La banque centrale européenne pourrait prendre une telle initiative lors de sa réunion de demain, estiment la plupart des observateurs.Il ne fait guère de doute, pour les experts de l'institution internationale, qu'une telle diminution ne sera pas forcément suffisante. En particulier, estiment-ils dans leur nouveau rapport, une nouvelle dégradation de la situation économique aux Etats-Unis ou au Japon pourrait rendre nécessaires de nouvelles baisses des taux européens. Cette révision en baisse des perspectives de croissance en Europe n'est pas une surprise. La plupart des pays de la zone euro ont déjà réduit leurs prévisions officielles. L'Allemagne fait figure d'exception alors que ce matin six instituts de conjoncture du pays ont annoncé une diminution de leur prévision pour la première économie de la zone euro à 2,1% pour 2001 (contre une prévision officielle de 2,75%). En France, le Medef ne table plus que sur une croissance limitée à 2,5% en 2001 en raison du ralentissement économique constaté aux Etats-Unis et en Allemagne. "Encore qu'il soit très difficile d'évaluer à 0,1 point près la croissance, nous pensons que l'horizon de croissance française en 2001 sera plutôt aux alentours de 2,5%", a déclaré le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, lors de son point de presse mensuel. "C'est évidemment très éloigné des 3,3% qui avaient été annoncés [par le gouvernement] pour être la base de réglage budgétaire et des systèmes sociaux", a-t-il ajouté. Le 22 mars dernier, le gouvernement a lui-même révisé à la baisse sa prévision de croissance, pour la ramener de 3,3% à 2,9% cette année. Rexecode (institut de conjoncture proche du Medef) parie de son côté sur une croissance française pour 2001 de 2,6%. Si comme de nombreux autres économistes, ceux de Rexecode notent que l'activité se modère un peu en France avec notamment un investissement industriel moins vigoureux même s'il reste sur des bases élevées et des perspectives de production qui se replient, c'est surtout la situation financière des entreprises qui les préoccupe. Celle-ci, indique Rexecode, "se modifie lentement". Les marges des sociétés s'effritent légèrement en même temps que l'endettement progresse fortement pour revenir sur ses niveaux de 1992. Cette situation, si elle perdurait, pourrait "constituer un frein à l'investissement" et donc à la croissance, estime Rexecode. latribune.f
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