Seules la CFDT et la CFTC signeront l'accord sur les retraites

Comme pour l'accord sur l'Unedic, le Medef devra se satisfaire d'un accord minoritaire sur les retraites complémentaires. Le projet proposé à la signature des partenaires sociaux samedi par le patronat ne recueillera finalement que les paraphes de la CFDT et de la CFTC. La CFE-CGC et FO ont en effet annoncé leur intention de ne signer qu'un des volets de cet accord, celui reconduisant le financement actuel des retraites complémentaires. Les deux syndicats refusent en revanche de se joindre au Medef dans son appel au gouvernement de mettre en oeuvre d'ici la fin 2002 une réforme du régime de base des retraites en privilégiant "la variable de la durée de cotisation". Une vision des choses contestée par la CFDT de Nicole Notat. La secrétaire générale de la CFDT, principal artisan de cet accord du côté des syndicats, estime que ce texte ne comporte rien qui puisse permetre d'y "voir une injonction faite au législateur, ni je ne sais quelle volonté de se substituer à lui pour la réforme du régime général. Et rien ne permet non plus d'en déduire, avant l'heure, une remise en cause de la retraite à 60 ans, ni une pré-décision sur l'allongement de la durée de cotisation".Quant à la CFTC, elle souligne également que, grâce à ce texte, "la retraite à 60 ans est maintenue dans des règles inchangées" et que "les salariés âgés de 60 ans vont pouvoir prendre leur retraite au 1er avril".Pour le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, le souhait exprimé par FO et la CFE-CGC de ne "signer telle ou telle partie n'a absolument aucun sens". Et d'ajouter, que le projet d'accord formait "un tout". Dans ces conditions, FO et la CFE-CGC devraient rejoindre la CGT dans le camp des opposants à cet accord. La centrale de Bernard Thibault a montré dès samedi son hostilité à la globalité du texte en claquant la porte des négociations. Le front syndical qui s'était présenté uni samedi avant l'ultime sécance de discussion a donc volé en éclats. Une situation qui n'est pas pour déplaire au patronat. Le Medef s'est d'ailleurs empressé de rendre un hommage appuyé aux "syndicalistes réformateurs" de la CFDT et la CFTC, "ceux qui souhaitent que l'on s'engage dans des réformes pour adapter notre pays, ses systèmes sociaux, au monde moderne". En revanche, le Medef, s'est fendu d'une menace déguisée à l'endroit de FO et de la CFE-CGC. L'organisation patronale a ainsi remarqué qu'elle voyait mal la CGC rester à la tête de l'Agirc (la caisse de retraite complémentaire des cadres) et FO à la tête de l'Arrco (non cadres) si les deux organisations persistaient dans leur refus. Pour Denis Kessler, numéro deux du Medef, "il semble difficile d'avoir en responsabilité à la tête d'un organisme paritaire une organisation qui est contre les accords qui pilotent ces organismes paritaires".latribune.f
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