"L'entrée en Bourse de Mediapps est toujours d'actualité"

Latribune.fr - Cette nouvelle levée de fonds fait suite au report de votre introduction en Bourse, décidé fin novembre devant l'accueil défavorable des marchés financiers. Ce report vous a-t-il contraint à modifier votre stratégie financière ?Laurent Binard - Nous avons simplement dissocié le financement de l'entreprise destiné à assurer notre activité jusqu'au seuil de rentabilité et le financement de la croissance, que devait assurer l'introduction. Nous avons donc décidé de lever 15 millions d'euros, dont les deux tiers nous permettent d'assurer le fonctionnement de l'entreprise jusqu'à ce que nous atteignions l'équilibre financier, soit au deuxième trimestre de 2002. Les cinq millions supplémentaires constituent une marge de manœuvre susceptible de financer de petites acquisitions technologiques. Les fonds levés sont apportés pour moitié par les investisseurs déjà présents au capital - AGF Private Equity, Artemis, Paribas Affaires Industrielles, Partech et 3i TechnologieHolding -, le reste provenant d'un nouvel investisseur, le fonds britannique Advent Venture Partners. Nous avons eu la chance de pouvoir choisir notre nouvel actionnaire, puisque nous avions reçu plusieurs offres. Mais l'entrée en Bourse est toujours d'actualité. Elle aura lieu... quand les marchés le voudront bien. Le scénario idéal, à mes yeux, inclut une introduction en fin d'année, qui nous permettrait d'attaquer le marché américain, sans doute via une acquisition. Or, c'est toujours plus difficile de réaliser une acquisition en titres lorsque l'on n'est pas coté. En attendant, nous poursuivons donc une stratégie de croissance contrôlée.Mediapps souffre-t-elle du ralentissement des investissements des entreprises et de l'allongement des cycles de vente ? Nous ne souffrons pas vraiment de la conjoncture. Le marché des portails d'entreprise devient stratégique pour nos clients potentiels. Notamment parce que ces portails se situent de plus en plus au cœur des systèmes d'information. Et parce que, pour les employés, ils constituent souvent le premier et le principal point d'accès au réseau de l'entreprise. Quant aux cycles de ventes, ils varient selon la taille des clients. Or, les grands comptes représentent une part croissante de notre activité. Lorsque les déploiements touchent plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines de milliers d'utilisateurs, les appels d'offres durent plus longtemps. Parallèlement, nous signons de plus en plus de contrats avec de grosses PME de plus de 500 utilisateurs Et le marché continue de " descendre " en terme de taille des sociétés. Aujourd'hui, une entreprise peut créer son propre portail pour une mise de départ d'environ 100.000 francs. Cette évolution du marché ne remet pas en cause nos prévisions d'activité : après avoir réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de quatre millions d'euros, nous tablons sur 10 millions d'euros cette année, dont 50% à l'international, et 26 millions l'an prochain. Au premier trimestre, nous avons enregistré 1,7 million d'euros de chiffre d'affaires, dont 45% hors de France.Nos 35 commerciaux en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne travaillent essentiellement avec la clientèle de grands comptes et avec notre réseau de partenaires, qu'ils soient grands (comme Cap Gemini ou Transiciel par exemple) ou petits. Ce réseau de petit partenaires nous permet notamment de toucher plus efficacement le marché des PME.Comment évolue votre offre produits ? Nous préparons pour la fin mai le lancement de la version 3 de Net.Portal, notre principal produit. Elle permettra une montée en charge importante et intégrera des modules d'EAI (Enterprise Application Integration, intégration des applications d'entreprise). Aujourd'hui, nous savons intégrer des progiciels classiques, comme SAP ou Oracle, mais nous devons prendre en compte la volonté des utilisateurs d'intégrer dans leurs portails des applications orientées plus nettement encore vers l'entreprise elle-même. Ces évolutions nous obligent à investir massivement dans la technologie : sur les 120 salariés de Mediapps, 60 se consacrent à la recherche et au développement.Propos recueillis par Marc Angrand
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