Opinion Way croit aux nouvelles technologies d’études d’opinion

Un acronyme peut-il changer un métier ? Opinion Way y croit : dans un secteur dominé par de grands acteurs internationaux, la société, créée l'an dernier par trois anciens d'IPSOS, a choisi de miser sur les NTRD, les " nouvelles technologies de recueil de données ". " Jusqu'à l'arrivée d'Internet, le métier des études d'opinion n'avait introduit aucun nouvel outil de recueil de données depuis 25 ans, c'est à dire depuis la création des enquêtes par téléphone ", explique Benjamin Gratton, directeur exécutif de la société.Or, l'utilisation d'Internet a de nombreux atouts, expliquent les créateurs d'Opinion Way : rapidité de la collecte et de la synthèse de l'information, baisse des coûts, amélioration de la fiabilité. " Les études en ligne permettent également de toucher des cibles généralement difficiles à atteindre, comme les dirigeants d'entreprise ou les analystes financiers, explique Yann Aledo, directeur associé. Et même de les faire participer à des réunions de groupe virtuelles, grâce à l'utilisation du chat ". Parmi les autres avantages mis en avant par Opinion Way : la possibilité de restituer aux clients des enregistrements audio ou vidéo d'entretiens individuels. Outre le recours aux bannières, aux " pop-up " (fenêtres s'ouvrant automatiquement lors de l'accès à une page Web déterminée) ou aux mail, Opinion Way a construit un panel d'un peu plus de 10.000 internautes, qui permet de créer rapidement des échantillons. L'institut ne travaille pas encore à 100% en ligne, mais privilégie le mélange des méthodes. " Internet n'est pas un outil magique et n'est pas le seul outil. Notre objectif, c'est de convaincre les clients de l'intérêt d'avoir recours en permanence à ces nouvelles technologies, poursuit Benjamin Gratton. Mais cela nécessite de repenser les méthodologies traditionnelles d'étude ". Opinion Way a également développé ses propres outils logiciels de recueil de données, d'organisation de réunion de groupe en ligne. D'ici 18 mois, cette plate-forme technologique devrait être disponible en mode ASP (application hébergée), permettant aux client de construire eux-mêmes leurs études, qu'il s'agisse de sonder un marché ou d'appuyer l'élaboration d'un produit ou d'un service.Les clients " Internet " ne représentent qu'un tiers des études réalisées et l'entreprise travaille aussi pour le Groupement des Mousquetaires (Intermarché), la Cogema, Péchiney ou le BHV. " Notre premier client était l'Association française des industriels de la Rillette du Mans, qui avait besoin d'informations rapides en pleine crise de la listériose ", explique Yann Aledo.Avec environ 80 études réalisées depuis sa création il y a un an, Opinion Way n'entend évidemment pas rivaliser avec les grands instituts. Même si ses dirigeants estiment disposer de certains avantages sur les " poids lourds " du secteur : " la plupart des grands instituts ont beaucoup investi dans des méthodes coûteuses de recueil de données, explique Yann Aledo. Résultat : consciemment ou inconsciemment, elles rechignent à en changer. D'autre part, la plupart des instituts sont divisés en petites structures, ce qui ne favorise pas la mixité des technologies ". Pour financer ses investissements lourds, Opinion Way a levé l'an dernier 7 millions de francs auprès d'investisseurs extérieurs " industriels ", le groupe de communication Novosphère et ECLCom. Si la société tient ses objectifs, elle n'aura pas besoin de capitaux supplémentaires pour financer son développement, qui prévoit des implantations européennes dans les prochains mois.Marc Angrand
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