Cityvox se veut fournisseur global d’informations locales

Si Internet promet le monde à portée de souris, si les principaux sites de voyages promettent les longs courriers à prix raccourcis, le "local" a encore son mot à dire. Pour preuve : le succès des " cityguides ", ces guides de ville offrant aux habitants ou aux visiteurs les dernières informations ou les " bons plans " sur leur cité. La presse régionale est bien implantée sur ce marché, avec Maville, lancé par Ouest-France, Viapolis initié par Sud-Ouest et Vivalaville créé par Le Télégramme de Brest. Mais elle a laissé un espace aux indépendants, au premier rang desquels Cityvox, créé fin 1999. Les fondateurs, qui se sont rencontrés en travaillant sur la Coupe du monde de football, ont mené depuis un développement rapide, financé par les 65 millions de francs levés en trois tours de table. Présent l'an dernier dans vingt villes, Cityvox en couvre désormais plus de cinquante dans neuf pays d'Europe. Une croissance qui a profité notamment du rachat, il y a un an, du site Le Rapporteur, bien implanté dans des villes moyennes françaises.Centré sur l'info de proximité, essentiellement culturelle, touristique et de loisirs, Cityvox organise son contenu en deux volets : une partie " base de données " référençant restaurants, bars, hôtels, boutiques etc... et un agenda des spectacles et manifestations locales. Le réseau de sites met aussi l'accent sur l'interactivité, en offrant aux internautes la possibilité d'actualiser l'information et de donner leur avis. " L'interactivité fait partie intégrante du concept de Cityvox, souligne Philippe Guguen, directeur associé. Nous avons ainsi amassé 30.000 contacts en Europe et cela nous permet de suivre les tendances : leurs avis nous signalent les bars, les restaurants ou les quartiers à la mode dans telle ou telle ville ".Les dix-huit premiers mois d'existence du site ont été consacrés, pour l'essentiel, à la construction des bases de données, qui réunissent 60.000 lieux. " A présent, nous gérons l'actualisation et la mise à jour des bases ", explique Philippe Guguen. Une évolution qui a aussi permis de réduire les effectifs : après avoir dépassé les cent personnes, ceux-ci se stabilisent aujourd'hui à une soixantaine de salariés, tous réunis à Paris. Désormais, Cityvox se consacre à la mise en valeur de ses bases de données. Car le local intéresse beaucoup d'acteurs d'Internet, et pas seulement des spécialistes du tourisme. " Ces grands comptes sont souvent à la recherche de proximité avec leurs clients, mais leurs réseaux physiques ne peuvent pas assurer cette mission ", souligne Philippe Guguen. D'où l'intérêt pour le contenu local fourni par Cityvox, qui se trouve généralement intégré complètement au site du client. Présent depuis six mois sur le site de vente en ligne de la SNCF, Cityvox travaille activement à l'intégration de ses flux sur les sites Wap puis Web d'Orange. Et s'apprête à faire de même pour un groupe hôtelier et un groupe bancaire. De gros contrats qui permettront de diversifier le portefeuille, jusqu'à présent dominé par les " pure players " Internet (Lycos, Spray, iBazar, AuFéminin,...). Autre source de revenus pour la société : les prestations proposées aux commerçants des villes où le guide est présent. Pour un budget de départ relativement peu élevé (à partir de 3.500 francs auxquels s'ajoute un loyer mensuel de 300 francs), la société peut ainsi fournir un site clé en main, son référencement, l'hébergement et la maintenance, mais aussi une présence assurée sur Cityvox. Cette activité, dont le développement est assuré par une force de vente spécifique, compte d'ores et déjà 800 clients. " Nous nous adressons à des néophytes, souligne Philippe Guguen. Pour la plupart, ils ne seraient jamais allés chercher une agence de communications ou une agence Web ".Ces revenus réguliers doivent permettre à Cityvox d'atteindre le point mort financier en fin d'année ou début 2002. " Notre objectif est d'entamer l'année 2002 avec une structure proche de celle d'une société 'classique', dans laquelle le chiffre d'affaires couvre les dépenses ", conclut Philippe Guguen. Un chiffre d'affaires dont le montant et la répartition par source de revenus restent malheureusement confidentiels.Le tout sans se soucier outre mesure de la concurrence, qu'elle provienne des " baronnies de la PQR " ou des grands cityguides américains, à commencer par Citysearch. " Ils ont étudié la possibilité d'une entrée sur le marché français, mais ont préféré conforter leurs positions aux Etats-Unis. On en a profité pour s'engouffrer dans la brèche ", explique le directeur associé. Marc Angrand
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