“ 80% des revenus de Canal Web viennent des services aux entreprises ”

Latribune.fr - Le modèle économique des Web TV est remis en cause par certains au vu des dernières fermetures de sites comme Nouvo ou Pseudo.com. Quel est le vôtre ?Jacques Rosselin - Tout d'abord, il faut savoir qu'il faut du temps à un média avant qu'il devienne rentable, la télévision par satellite en étant la meilleure preuve. Nous avons réalisé 10 millions de francs de chiffre d'affaires en 2000, dont seulement un million en publicité. Nous visons la rentabilité pour 2003/2004. Pour l'instant, nous tirons plus de 80% de nos revenus du service aux entreprises (enregistrement et retransmission d'assemblées générales, de résultats, etc.) et nous avons l'ambition de ramener ce taux à 25% dans trois ans. C'est une activité qui nous permet d'avoir du cash immédiatement. A terme, le reste de nos revenus sera issu de l'abonnement à des programmes et à la publicité. Je ne m'inquiète pas pour les annonceurs, je suis persuadé qu'ils vont finir par venir, il y a toujours une inertie au début. Justement sur le thème de la diversification des revenus, vous venez de sortir mysexytv.com, une chaîne érotique payante à 69 francs par mois. Avez-vous d'autres projets similaires ?Bien sûr, nous avons l'intention de sortir d'autres chaînes payantes. mysexytv.com sert à tester le payant. Dans un premier temps, les autres chaînes à péage ne demanderont qu'une inscription gratuite. Les domaines ne sont pas encore vraiment déterminés, cela peut être de la musique, de la politique, du sport. On ne sait pas encore. Tout ce que l'on sait, c'est qu'Internet est le support idéal pour une télévision très thématique qui vient en contre programmation de la télévision payante classique diffusée sur le petit écran. Partenariats avec des fournisseurs d'accès Internet et diffusion sur le câble ou le satellite sont autant de stratégies en vogue pour les Web TV. Canal Web avait des velléités en la matière il y a quelques mois. Qu'en est-il aujourd'hui ?Sur Internet, l'enjeu réside clairement dans le haut débit pour les sites de contenu, c'est d'ailleurs dans ce contexte que les chaînes payantes gagneront leur légitimité. De toutes façon, à terme le " on-demand " est le modèle qui primera sur le Web. Dans ce cadre, les fournisseurs d'accès haut débit - et cela deviendra une nécessité - auront intérêt à présenter un bouquet de chaînes pour attirer les abonnés, de la même façon que le fait Noos actuellement sur le câble. Les FAI détiennent les plates-formes de facturation nécessaires indispensables à nos futures offres. Le gros problème, c'est que les FAI restent pour l'instant sur un modèle de contenu gratuit, et tant qu'ils ne seront pas prêts à nous rémunérer, nous n'investirons pas véritablement dans des programmes à la définition adaptée au haut débit.Quant à la télévision, nous avions effectivement l'intention d'entrer chez un cablô-opérateur, sauf que le ticket d'entrée est actuellement trop cher. Pour l'instant, nous n'avons pas les moyens, mais effectivement il faudrait faire de la multi-diffusion. Les start-up doivent aujourd'hui faire face à des problèmes de financement. Où en êtes-vous et quelle est l'ambiance du capital risque, aujourd'hui ?Nous disposons d'une trésorerie suffisante pour tenir jusqu'à la fin de l'année. Mais le terme de rentabilité est dans la bouche de tous les investisseurs qui sont trop pressés, et qui de plus ont peur d'investir. Une des portes de sortie possibles serait l'arrivée d'un actionnaire industriel.propos recueillis par Sandrine C
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