Dans le concert de mauvaises nouvelles auquel assiste actuellement le monde de la haute technologie, les résultats publiés hier soir par Intel - et surtout les commentaires formulés par ses dirigeants - ont sonné comme une note d'espoir. Certes, le chiffre d'affaires du groupe a chuté de 16% au premier trimestre par rapport à la même période de l'an dernier, et de 23% par rapport aux trois derniers mois de 2000, pour tomber à 6,59 milliards de dollars. Certes, le groupe prévoit encore un recul des ventes au deuxième trimestre, de 20% environ en rythme annuel, soit un chiffre d'affaires situé entre 6,2 et 6,8 milliards de dollars. Certes, la marge brute, tombée à 51,7% sur la période janvier-mars contre 63% sur octobre-décembre, ne devrait guère dépasser 49% sur le trimestre en cours. Et Intel n'a toujours pas démenti les informations selon lesquelles il s'apprête à baisser de 60% les tarifs des Pentium 4, sa dernière gamme de puces pour PC. Mais Intel semble voir le bout du tunnel : "notre activité de micro-processeurs (qui génère 80% des ventes, ndlr) semble s'être stabilisée", a souligné le PDG du groupe, Craig Barrett, tandis que son directeur financier, Andy Bryant, assurait avoir perçu "des signaux positifs en fin de trimestre". "Le premier trimestre a été on ne peut plus difficile", a-t-il dit, tout en soulignant que "dans l'activité de semi-conducteurs, ce que nous avons observé en mars nous met en bonne position pour prévoir un deuxième trimestre à peu près normal et un bon second semestre", a précisé le directeur financier. Au premier trimestre, le résultat par action d'Intel a attient 16 cents, contre 15 attendus en moyenne par les analystes, selon le consensus First Call. Le résultat net global, à 1,1 milliard de dollars, est en recul de 64% sur le premier trimestre 2000 et de 58% sur les trois derniers mois de l'an dernier. Le groupe est parvenu à contenir ses stocks de micro-processeurs au premier trimestre, tandis que les stocks de mémoires flash et de puces dédiées aux communications dépassaient les prévisions. Les investisseurs ont - pour l'instant - semblé surtout retenir les commentaires optimistes du groupe. A la mi-journée sur le Nasdaq, l'action Intel gagnait 18,43% à 30,84 dollars. En Europe, les principales valeurs du secteur profitent de l'effet d'entraînement : en clôture à Paris, STMicroelectronics gagnait 8,64% à 44 euros, tandis qu'à Francfort Infineon progressait de 6,8% à 49,45 euros.Mais les observateurs les plus prudents attendent désormais les résultats d'AMD, principal concurrent d'Intel, dont la publication est attendue ce soir après la clôture de Wall Street. AMD est l'un des rares acteurs du secteur a ne pas avoir publié d'alerte aux résultats pour le premier trimestre. A la mi-journée, AMD bondissait de 18,7% à 27,30 dollars. Marc Angrand

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:59

Partager :