Artech lève 150 millions de francs

" Le tour de table que nous venons d'effectuer préfigure l'avenir de l'investissement : la quête d'un risque maîtrisé et un développement orienté vers l'Euroland ", explique Jean-Luc Walter, le PDG d'Artech. La société vient de lever 150 millions de francs (22,87 millions d'euros), principalement auprès de Wellington, un capital risqueur allemand qui a apporté 40% de la somme et de Part'Com (20%). Spécialisée dans la conception automatisée de tableaux de bords, la société, créée en 1992, s'est consacrée à la mise au point de sa technologie entre 95 et 99, et n'a réellement commencé la commercialisation du logiciel que début 1999. A la tête d'une équipe de 36 personnes, Jean Luc Walter explique l'entrée d'un investisseurs allemand : " Les Français se sont montrés trop frileux. Il nous fallait beaucoup d'argent pour soutenir un développement très rapide. Les anglo saxons sont habitués à prendre des paris dans des petites structures ". Artech se positionne sur un marché qui ne manque pas de prétendants. Elle vient en effet occuper un nouveau maillon sur la chaîne de l'analyse de données. Alors que les outils actuels, comme Business Object, offrent "une lecture passive des données", le logiciel d'Artech propose de transformer ces données en tableaux d'actions. Par exemple, un commercial, en fonction des chiffres de ventes (prospection, objectifs, écarts), sait directement où cela pèche, grâce à des tableaux de bords créés et paramétrés à la volée. Le logiciel d'Artech peut être adapté aux principales divisions de l'entreprise : les ventes, le marketing, les ressources humaines, le contrôle de gestion et la finance.Si les tableaux de bords existent dans toutes les entreprises, ils sont obligatoirement mis en place par les services informatiques, ce qui rend "la tâche assez lourde et peu flexible", explique Jean-Luc Walter. Dans un audit cité par Artech, Cap Gemini évalue entre 1 et 5 jours la conception d'un tableau de bord. " Notre logiciel permet aux entreprises de ne plus passer par les services informatique mais directement par le service concerné qui fabrique ses outils d'aide à la décision en une heure seulement ", explique Jean-Luc Walter. L'enjeu pour l'entreprise réside désormais dans la commercialisation du produit. " On a d'abord mis l'accent sur la technologie, nous allons maintenant nous consacrer au marketing ", souligne le PDG. Première mesure : les effectifs. Artech va les augmenter très fortement, de 60 postes supplémentaires cette année, en donnant la priorité aux équipes commerciales. Mais la société doit surtout affiner sa stratégie de déploiement. Alors qu'elle vend pour l'instant à ses clients son produit pour une seule utilisation spécifique (vente, finance, etc.), elle compte maintenant le proposer de manière plus globale en passant par les services informatiques, en mal de ce type d'outils. " Nous voulons ainsi faire passer le prix du produit de 20.000 à 100.000 euros ", précise Jean-Luc Walter, qui cite comme client Renault et Chronopost. La taille critique est un véritable enjeu pour Artech, qui s'attend à affronter d'ici 2 ou 3 ans, de nouveaux acteurs comme les professionnels d'outils décisionnels ou issus de la Business Intelligence (Business Object, Cognos etc.)L'expansion internationale doit également être rapide. Artech promet d'être présent en Grande Bretagne, en Allemagne, au Benelux et en Suisse en 2001 et aux Etats-Unis en 2002. La rentabilité est prévue pour le deuxième trimestre 2002. En 2001, les ventes devraient s'élever à 42 millions de francs.Sandrine C
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