« Les opérateurs sont redevenus attractifs »

« La Tribune ». La purge des télécoms est-elle terminée ?François Travaillé. Lors du dernier comité stratégique de BNP-Paribas Equities, la décision a été prise de dégrader les secteurs défensifs au profit d'un retour sélectif vers les valeurs TMT, en privilégiant, dans cet ensemble, les opérateurs télécoms. Alors que, depuis avril 2000, notre recommandation était à sous-performance, nous l'avons relevée à surperformance à l'égard du secteur. Les opérateurs sont redevenus attractifs en raison de l'atténuation de la pression concurrentielle dans le fixe, liée aux problèmes rencontrés par les opérateurs alternatifs. Quant au mobile, les comptes de résultats de ces branches vont connaître une amélioration due au ralentissement de la croissance du marché qui se conjugue à la réduction des subventions au nouvel abonnement. Ces deux tendances se traduiront par une baisse des coûts de recrutement. Le troisième facteur d'amélioration tient à une meilleure visibilité technologique, notamment au développement du GPRS dont on est maintenant assuré de la mise en service effective en fin d'année. On peut ajouter que des avancées réglementaires devraient réduire la facture exorbitante des licences UMTS. C'est à la lumière de ces facteurs qu'il paraît intéressant de tirer parti de valorisations redevenues attractives.Sur quels ratios de valorisation fondez-vous cet optimisme ?L'attractivité du secteur des opérateurs se mesure au rapport de la valeur d'entreprise (capitalisation boursière augmentée de la dette nette) rapportée à l'excédent brut d'exploitation (EBE) prévisionnelle 2003. Ce ratio ressort à 7,7. Sur la base de l'EBE 2001, il est de 9,5. Avec ces niveaux de valorisation on a maintenant gommé l'exagération de la bulle spéculative, d'autant que nous retenons une croissance annuelle de l'EBE de 12,7 %, très réaliste. Nos préférées du secteur sont Vodafone, Telefonica et Orange.La concentration des acteurs va-t-elle animer le secteur ?Elle paraît inévitable. Le marché doit évoluer et dans chaque segment se rationaliser autour de cinq acteurs européens comme c'est déjà presque le cas dans les fournisseurs d'accès Internet et la communication de données. Or dans le mobile, sept acteurs sont encore en présence : c'est deux de trop. L'autonomie des filiales mobiles de British Telecom et de KPN paraît la plus fragile.Propos recueillis par Christophe Tricaud
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.