“ Le travail temporaire offre actuellement une visibilité réduite”

La Tribune. - La situation économique actuelle peut-elle pénaliser le secteur du travail temporaire ?François Escoffier. - Le travail temporaire est un domaine porteur à moyen et long terme, mais dont la visibilité est aujourd'hui réduite. Certes, une part des entreprises peut privilégier le recours au travail temporaire en cas de récession. Néanmoins, en règle générale, le secteur reste fortement dépendant de la croissance économique car les entreprises qui anticipent les ralentissements se focalisent sur leur propre personnel. Par conséquent, après une année 2000 qui a profité de nombreux facteurs dont la reprise économique et la mise en place des 35 heures, l'incertitude apparaît en 2001 : si la croissance était de nouveau revue à la baisse, les perspectives de progression du secteur, initialement attendues à deux chiffres, pourraient être minorées.Le développement de services annexes constitue-t-il un relais de croissance ?Avant d'être un relais de croissance, l'apport de services annexes comme la formation, le conseil ou encore le recrutement représente avant tout, pour les sociétés de travail temporaire, un moyen de pérenniser leur clientèle. S'ils permettent également d'améliorer les marges, de par leur rentabilité, ces services n'en seront que plus justifiés.A l'instar d'autres secteurs, doit-on s'attendre à des rapprochements ?Le secteur conserve un potentiel de croissance et les petits groupes, comme par exemple Synergie et Groupe Crit, peuvent aujourd'hui encore résister face aux géants que sont Adecco, Manpower et VediorBis. Deux options s'offrent ainsi à l'investisseur : jouer l'évolution du marché du travail temporaire via les grands groupes ou miser sur les plus petits et sur l'aspect spéculatif d'une restructuration du secteur. En effet, la question d'un rachat de Synergie s'est déjà posée par le passé et à terme des rapprochements interviendront obligatoirement. Cette dernière solution s'avère néanmoins risquée car en période de déprime boursière les petites capitalisations sont souvent sanctionnées et surtout les rachats peuvent n'intervenir que d'ici quatre à cinq ans. Je pense donc qu'il est préférable de se montrer neutre sur le secteur tant que la situation économique demeure peu visible.Propos recueillis par Olivier Decarre
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