Onze mois que cela dure ! Entamée en mars dernier, la correction des valeurs technologiques repart aujourd'hui de plus belle, effaçant les espoirs de rebond nés de la baisse surprise des taux d'intérêt américains le 3 janvier 2001. Vendredi, tous les grands indices européens et américains sont une nouvelle fois dans le rouge. Le Nasdaq mène la danse: en baisse pour la troisième séance consécutive, l'indice vedette de la "Nouvelle économie" est repassée sous les 2.500 points pour la première fois depuis le 11 janvier. Parmi les plus forts reculs, on retrouve les équipementiers de réseaux Cisco Systems et Juniper Networks, les éditeurs de logiciels spécialisés Oracle, Ariba, et I2 Technologies, le fabricant d'ordinateurs Dell et le portail Internet Yahoo!.Les places européennes ne font pas mieux. L'indice EuroStoxx 50 chute de 1,50% en fin d'après-midi, repassant sous les 4.600 points pour la première fois depuis un mois. L'indice CAC 40, qui avait effleuré les 6.000 points le 31 janvier dernier, a depuis abandonné près de 5%. Vendredi, il est tombé jusqu'à 5.701,64 points, à moins de 2% de ses plus bas niveaux depuis plus d'un an (5.603,92 points). Les marchés spécialisés dans les valeurs de croissance sont les plus pénalisés: le Neuer Markt allemand chute de 3,5% et le Nouveau marché français de 2,5%.Les marchés boursiers se sont montrés incapables de capitaliser sur les quelques bonnes nouvelles venues cette semaine de l'économie américaine. Les chiffre de la productivité au quatrième trimestre, supérieurs aux attentes, ont pourtant rassuré les analystes sur la capacité de la première économie mondiale à reprendre un peu de vigueur au cours du deuxième semestre de l'année. Mais les perspectives dégradées de plusieurs stars du Nasdaq ont empêché tout retournement du sentiment de marché. Le numéro un mondial de l'équipement de réseaux, le californien Cisco, a notamment annoncé lors de la présentation de ses résultats trimestriels qu'il anticipait, au mieux, une stagnation de son activité au cours du premier semestre 2001.Seules à profiter de la morosité boursière, les obligations jouent aujourd'hui pleinement leur rôle de valeurs refuge. Vendredi, le taux des emprunts du Trésor américain à 10 ans s'établit à 5,04%, en baisse de 6 points de base. Le rendement du "T-Bond" s'est détendu de plus d'un quart de point depuis la fin janvier, et de 16 points de base au cours des trois derniers jours. Au début du mois de janvier, alors que les craintes de récession étaient à leur parxysme, le taux des emprunts d'Etat américain à long terme était temporairement repassé sous les 5%.Jean-Noël Roffiae

latribune.fr

20 Oct 2008, 7:01

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