« Les entreprises se détournent du crédit-bail immobilier »

« La Tribune ». Locindus, dont vous quittez la présidence, est la seule ex-sicomi indépendante à avoir persévéré dans le crédit-bail et la location longue durée. Quel est l'avenir de ce métier ?Jean-Pierre Ducrocq. Indépendante, Locindus a eu deux obligations : optimiser l'allocation de ses fonds propres en utilisant un effet de levier et réaliser des investissements de qualité pour le compte de grands clients. Elle a suivi l'évolution de leurs besoins, eux-mêmes soumis à une pression accrue de rentabilité de leurs capitaux. Celle-ci les a conduits à délaisser la propriété immobilière et à se préoccuper que du seul usage du bien. Progressivement, elles se sont détournées du crédit-bail immobilier classique au profit de la location longue durée. Nous pouvions répondre à ce besoin car nous sommes en mesure d'estimer la valeur future du bien en fin de bail.Comment ont évolué les besoins immobiliers des entreprises ?Face aux exigences des investisseurs, les entreprises qui conservent un patrimoine foncier se font rares. Le champ du financement externe s'élargit vite. Nous suivons les entreprises en dehors des frontières. Locindus est déjà en partenariat avec la Caixa en Espagne et sera bientôt au Benelux et au Portugal. Il faut distinguer les bureaux dont le parc existant appartenant à des acteurs spécialisés répond à l'essentiel des besoins et celui des autres types d'actifs immobiliers. Ces nouveaux besoins personnalisés sont stratégiques pour les entreprises qui acceptent de payer le prix de la solution sur mesure et autorise des marges qui nous permettront de banaliser le bien à l'issue de sa location.Le crédit-bail s'est standardisé avec l'intervention des réseaux bancaires. Ne craignez-vous pas qu'ils s'emparent de la location longue durée ?Le crédit-bail est devenu un produit de réseau car il s'applique aux PME qui représentent près de 90 % des nouveaux encours. Nos dossiers de location longue durée dépassent souvent la centaine de millions de francs. C'est du cousu main seul compatible avec les conditions de refinancement d'un acteur indépendant, qui n'est pas adaptable aux produits d'appel et de fidélisation qu'est devenu le crédit bail bancaire.
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