"La prime de risque du CAC 40 est un peu faible"

« La Tribune ». Quel bilan tirez-vous de ce premier semestre en Bourse ?Jean Borjeix. Du point de vue macro-économique, l'environnement n'a guère changé depuis décembre dernier. L'économie américaine s'est mieux comportée que prévu au premier trimestre mais les statistiques sur le mois de mai sont plus inquiétantes. Les deux camps, les optimistes, dans les rangs desquels nous nous situons, et les pessimistes, s'affrontent sans réel départage. En revanche, la situation des entreprises s'est nettement dégradée mais elles ont réagi en ajustant sévèrement leurs effectifs. La correction boursière du premier semestre offre des niveaux de valorisation des indices encore un peu sous-évalués, mais la prime de risque actuellement de 3 points pour les Etats-Unis et le CAC 40, contre une moyenne de 5 au cours des trois dernières années nous semble un peu faible par rapport aux risques.Le consensus des analystes apparaît particulièrement pessimiste. Le partagez-vous ?Le consensus reste extrêmement influencé par les entreprises. Or, elles broient du noir alors qu'elles péchaient peut-être par excès d'optimisme l'automne dernier. Les résultats des sociétés ne justifient pas, dans de nombreux secteurs, les cours actuels. Le marché se paie actuellement 18 ou 19 fois les bénéfices pour une croissance des résultats prévue en 2001 de l'ordre de 8 à 9 %. Ce qui apparaît relativement bon marché.Quelles sont vos préconisations de stratégie sectorielle ?Le secteur des valeurs technologiques nous apparaît toujours surévalué. Elles se paient 30 fois les bénéfices sur le CAC 40 et 35 fois sur le S&P. Or, les provisions passées pour dépréciation d'actifs sont un phénomène nouveau et inquiétant. Toutefois, nous préconisons une stratégie plus agressive sur le secteur, à l'exception des opérateurs télécoms, toujours très chers au regard de leurs montagnes de dettes ! Nous sommes clairement à l'achat sur le secteur de consommation cyclique pour profiter du rebond de la croissance en fin d'année ou au premier semestre 2002. Enfin, nous restons neutres sur les secteurs défensifs sauf l'assurance en raison de leur valorisation excessive.Propos recueillis par Eric Benhamou
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