Report supplémentaire de 24 heures pour l'introduction de J.C. Decaux

Alors que le secteur des médias reste chahuté en Bourse suite aux "profit warnings" de la semaine dernière, J.C Decaux fait également les frais du ralentissement du marché publicitaire.Le spécialiste de l'affichage publicitaire et du mobilier urbain qui devait faire ses débuts boursiers demain a repoussé deux fois de suite son entrée au Premier Marché de la Bourse de Paris, d'abord au 21 juin, puis au 22, ce dernier report intervenant à la demande de la Commission des opérations de Bourse. En outre, le groupe a abaissé les modalités de l'opération. Le prix de l'émission est désormais proposé entre 16,50 et 19,50 euros. Une baisse de 20% par rapport à la précédente fourchette de prix comprise entre 21 et 24 euros. Pour maintenir la taille de l'offre à un milliard d'euros, J. C. Decaux a accepté une dilution de sa part, le nombre de titres émis dans le public passant à 51 millions pour un flottant de 24%.Les nouvelles modalités de l'introduction valorisent désormais la société plus de 3 milliards d'euros au lieu des 4 milliards d'euros précédemment annoncés. Jean Claude Decaux, fondateur et président du groupe, explique cette décision par la mauvaise tenue des marchés d'actions, notamment des valeurs médias suite aux avertissements sur résultats lancés en fin de semaine dernière par les agences de publicité Publicis et Havas Advertising. Résultat de la défiance des investisseurs : le placement des titres J. C. Decaux n'a été souscrit qu'une fois. Pour Pierre Cazilhac, directeur des marchés primaires actions chez Natexis, "cette décision est une bonne chose mais la nouvelle fourchette de prix est encore trop chère à mon avis. Or, si l'on en juge par les bons débuts de Nexans, qui a bradé le prix de son introduction, les candidats à une entrée en Bourse doivent mettre l'accent sur le caractère attractif du prix de l'opération". En effet, si l'on se base sur le prix de milieu de fourchette, soit 18 euros, J. C. Decaux est désormais valorisé 64 fois ses bénéfices escomptés pour 2001 alors que le PER (ratio cours sur bénéfices) moyen du secteur des médias est de 30...Il n'en reste pas moins que l'opération du 21 juin est celle de la dernière chance pour J.C Decaux qui avait tenté de s'introduire en Bourse en fin d'année dernière mais avait renoncé en raison des conditions difficiles de marché. "J.C Decaux ne peut pas se permettre d'échouer cette fois car s'il renonce, le groupe ne pourra plus réaliser d'introduction en Bourse", poursuit Pierre Cazilhac. Le groupe d'affichage publicitaire entend affecter une partie du produit de son entrée en Bourse à la résorption de sa dette - son taux d'endettement atteignait 200% à fin décembre - et au financement de sa croissance externe.Hélène Mazie
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