"Pas de rebond des télécoms avant six mois "

La Tribune.- Pourquoi les marchés continuent-ils à sanctionner les opérateurs de téléphonie mobile européens ?Marco Rastaldi.- L'explosion attendue des services de téléphonie mobile était basée sur Internet. Or, les problèmes techniques rencontrés par les équipementiers ont retardé l'arrivée du multimédia mobile. Rappelez-vous qu'au départ, Nokia estimait que les premiers terminaux GPRS seraient prêts en 1999. Il a donc fallu revoir à la baisse les business plan. La deuxième raison de la punition infligée aux opérateurs mobiles est liée à l'afflux de titres sur le marché. La croissance de Vodafone a été possible grâce à des acquisitions, financées en titres. Quand les nouveaux actionnaires de Vodafone cèdent leurs actions, à l'image d'Hutchinson, l'afflux de papier fait baisser le titre. Comme Vodafone est la référence du secteur, ses concurrents sont pris dans la spirale de la baisse. Quels événements pourraient faire rebondir le secteur ?Un des problèmes actuels est lié à la baisse du revenu mensuel par abonné. Celui-ci ne remontera qu'avec le succès du GPRS. Mais pour cela, il faut des terminaux adaptés, des services et une facturation adéquate. Ce qui ne semble pas être le cas aujourd'hui. Telefonica et les opérateurs scandinaves ont lancé en début d'année le GPRS pour les entreprises mais il est encore trop tôt pour pouvoir en tirer des conclusions. De plus, le modèle économique pose encore quelques questions, notamment sur la répartition des revenus entre fournisseurs de contenus et opérateurs. La visibilité est quasi-nulle. Je ne m'attends donc pas à rebond avant au moins six mois. Comment expliquez-vous que les opérateurs historiques soient autant sanctionnés en Bourse ? France Télécom est considéré aujourd'hui comme une holding détenant des participations dans différentes entreprises. La somme des parties est donc supérieure à son cours de Bourse. De plus, les investisseurs craignent un retour sur le marché des actions rachetées à Vodafone. BT n'a pas de modèle économique clair. Deutsche Telekom a fort à faire aux Etats-Unis avec l'acquisition de Voicestream. La structure capitalistique de Telecom Italia est compliquée et Telefonica souffre de son exposition en Amérique Latine. Tout le monde a quelque chose qui ne va pas. Propos recueillis par Guillaume de Caligno
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