"Les banques européennes sont bien armées"

« La Tribune ». Vous venez de relever votre opinion de « neutre » à « surpondérer » sur les banques européennes. Quels sont les principaux facteurs qui justifient cette position plus offensive sur le secteur ?Didier Valet. La poursuite de la baisse des taux, qui s'est confirmée mercredi, est tout d'abord un facteur très favorable aux activités de banque d'investissement. Ensuite, les incertitudes qui ont pesé sur le secteur ces six derniers mois, en termes de risques ou d'activités dans le courtage, nous semblaient être largement prises en compte par les valorisations. Enfin, nous avons des signaux plutôt positifs de la part des banques américaines, qui viennent de publier des performances trimestrielles certes en recul mais souvent bien au-dessus des attentes du marché, en particulier avec une bonne résistance des activités de marché.Pensez-vous que les banques soient sorties du creux de la vague ?Les troisième et quatrième trimestres de l'an 2000 nous semblent en effet avoir été un point bas. Le ralentissement constaté sur les marchés actions a été depuis compensé par la très bonne tenue des activités sur les produits de taux et de change. De plus, les banques européennes nous semblent bien armées pour faire face à certains risques, comme les télécoms ou le marché américain. Depuis la crise asiatique de 1998, les banques ont en effet considérablement accru leurs stocks de provisions. Et, dans nos hypothèses macroéconomiques, nous sommes encore bien loin d'une récession aussi violente que celle du début des années 90. Enfin, il faut reconnaître que les banques ont nettement amélioré leur contrôle des risques, leurs provisions et leur base de fonds propres.Le modèle français de banque universelle vous semble-t-il mieux perçu par les marchés ?Les grandes banques françaises ont surperformé le secteur depuis le début de l'année. Elles ont su, dans l'ensemble, démontrer qu'elles pouvaient être à la fois universelles et rentables. Certes, la banque universelle a ses inconvénients, notamment lorsqu'un seul segment de marché « explose », comme la banque d'investissement fin 1999 début 2000. Cependant, dans un environnement plus incertain, un portefeuille équilibré d'activités diversifiées devient un avantage.
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