"Je redoute un vrai marché baissier"

La Tribune - Comment expliquez-vous la rechute de la Bourse cette semaine ?Vincent Bénard - Les reprises observées sur le marché n'ont jamais duré plus de trois jours, ce qui est peu encourageant. Comme chaque fois qu'il y a un coup de tabac, chacun se replie sur ses bases. La Bourse de Paris souffre des dégagements massifs des gérants américains, très éprouvés sur leur marché domestique. L'impact est d'autant plus fort qu'il sont très présents dans le capital de sociétés de premier plan. Le léger rebond de l'euro a facilité ces dégagements car il absorbe une partie de leurs pertes. Leur tentation de sortir des valeurs parisiennes est d'autant plus forte que c'est avec elles qu'ils enregistrent la surperformance la plus nette s'ils les ont achetées depuis plus de 12 mois. Cela se vérifie sur les attaques en règle dont souffre Cap Gemini. Parmi les sociétés dont l'actionnariat comprend beaucoup d'Américains ou de Japonais, Saint-Gobain, Dexia et Aventis me paraissent les plus menacés.Qu'est-ce qui pourrait ramener la confiance ?Ma grande crainte est que nous n'entrions dans un vrai « bear market », marché baissier. Toutefois à court terme les conditions d'un rally haussier ne sont peut-être pas éloignées. Du côté des annonces des sociétés, le plus dur est passé et la période récente se prêtait à l'exagération. Les prochaines présentations de résultats seront plus modérées et pourraient même être teintées d'optimisme. De son côté, la Fed a les moyens d'un nouvel élan de baisse des taux. Mais c'est la batterie de statistiques américaines attendues en fin de semaine qui paraît la plus à même de réorienter positivement les marchés.Et la banque centrale européenne ?Elle a clairement loupé le coche alors qu'on voit se confirmer le décalage conjoncturel entre les Etats-Unis et l'Europe. La contagion de l'atonie s'étend vers l'Europe et frappe d'abord l'Allemagne, premier exportateur de la zone. Techniquement, rien n'est joué si le CAC arrive à se maintenir au-dessus des 4.750 points. S'il devait casser son support long terme de 4.500 points, alors le pire serait à craindre et la Bourse de Paris suivrait le Dow Jones. Pour s'affranchir de ces menaces, il faudrait que le CAC 40 passe la résistance des 5.450 points.Propos recueillis par C. T.
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