Vivendi Universal a annoncé vendredi que son émission d'ORA (obligations remboursables en actions) lui avait déjà rapporté 885 millions d'euros. Le placement, réalisé auprès d'institutionnels depuis hier, a été effectué à 12,71 euros l'unité. Un prix supérieur de 17% au plus bas atteint par l'action sur la séance d'hier. Vivendi avait indiqué qu'il souhaitait émettre avec une prime de 21 à 26% (voir ci-contre).Autre point important: le coupon de 8,25% a été fixé en haut de fourchette (7,5 à 8,25%). Des éléments qui laissent donc à penser que le placement, s'il a été mené à bien, n'a pas pour autant été des plus aisés.Le géant des médias va maintenant proposer pour 115 millions d'euros de ses ORA aux particuliers jusqu'au 19 novembre inclus. De quoi atteindre son objectif initial, qui était de récolter au mieux 1 milliard d'euros.Dans sa note du matin, Aurel-Leven estime qu'au taux retenu et dans l'hypothèse d'une émission d'un milliard d'euros, la charge financière sera voisine de 235 millions d'euros pour Vivendi. Une charge qui sera intégralement imputée sur les comptes 2002, d'où un effet dilutif de 8,5%. Pour la suite, la dilution dépendra de la fréquence de remboursement: chaque obligation sera convertie en une action au 25 novembre 2005, mais les investisseurs pourront anticiper la conversion dès le 26 mai 2003.En ce qui concerne le court terme, Vivendi devrait donc obtenir, dans le meilleur des cas, une entrée de cash de 765 millions d'euros. De l'argent frais dont la destination ne fait pas de doutes pour les professionnels. D'abord, cela donne un peu d'air à Vivendi, dont le prêt de 3 milliards est toujours en cours de renégociation. A cet égard, le groupe a annoncé vendredi matin dans un communiqué qu'il souhaite ramener le montant de cet emprunt de 3 à 1 milliard d'euros, "en contrepartie d'un allongement de sa maturité et de la suppression des clauses de remboursement anticipé sur les cessions d'actifs en cours ou déjà programmées". Mais surtout, comme le notait une source proche cité par l'AFP, "les ORA sont un message adressé à Chris Gent", le patron de Vodafone, qui livre actuellement bataille à Vivendi pour le contrôle de Cegetel. En effet, ce surplus de liquidités pourrait en partie servir au Français pour exercer son droit de préemption sur les titres Cegetel détenus par BT et/ou SBC (voir ci-contre). Vivendi a d'ailleurs confirmé ce vendredi qu'il étudie la création d'une société destinée à mettre la main sur le groupe de télécommunications.

latribune.fr

20 Oct 2008, 6:34

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