Le marché est peu convaincu par les prévisions tardives de Fortis

Alors qu'il s'était jusqu'ici refusé à fournir des prévisions pour l'année 2002, Fortis s'est enfin décidé à s'exprimer sur ses attentes pour l'exercice en cours. Néanmoins, son discours reste assez vague. Le bancassureur ne donne pas de chiffre et se contente d'indiquer que "le résultat courant, hors correction de valeur sur le portefeuille d'actions, évoluera de la même manière qu'au cours des trois premiers trimestres". D'après le discours de Fortis, le résultat courant devrait donc être en baisse sur l'année. Car sur neuf mois, il a cédé 8%, à 1,9 milliard d'euros. Un repli dû au fait que le groupe a enregistré nettement moins de plus-values que l'an passé (299 millions contre 502 millions). Dès lors, hors plus-values réalisées, le résultat courant est en hausse de 3% à 1,61 milliard d'euros. Il "progresse, tant en banque qu'en assurances, de 4% par rapport au trois premiers trimestres de 2001", ajoute le communiqué.En termes de résultat net, le groupe a en revanche souffert de la chute des marchés. Mais ce n'est en aucun cas une surprise puisqu'il avait annoncé début octobre qu'il passerait pour 2,1 milliards d'euros (en fait 2,125 milliards) de dépréciations d'actifs. Il en rappelle aujourd'hui la raison: "la valeur de marché du portefeuille d'actions se trouve depuis la mi-juillet sous sa valeur d'acquisition, et ce, pour la première fois dans l'histoire de Fortis." Bref, le résultat net sur neuf mois est tombé à -87 millions d'euros, contre +2,5 milliards l'an passé.Pour le seul troisième trimestre, la performance du groupe est un peu moins bonne qu'attendu. Ainsi, le résultat courant, hors plus-values réalisées, ressort à 438 millions d'euros, tandis que le résultat net est négatif de plus de 1,6 milliard d'euros. Selon Reuters, le marché visait en moyenne un résultat courant de 540 millions (de 409 à 715) et une perte nette de 1,54 milliard (de 1 à 1,7 milliard).Le marché se montre déçu par ces chiffres inférieurs aux attentes et par les perspectives assez ternes pour la fin de l'année. D'autant que les prévisions pour 2003 ne sont guère plus réjouissantes. Anton van Rossum, le PDG du groupe, parle d'un exercice "difficile" et d'une amélioration des résultats opérationnels "frustrante de lenteur". L'action recule de 4,82%, à 18,35 euros, en fin de journée. Sur l'année, elle a déjà été pénalisée par son statut de valeur financière et perd plus de 37%.
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