Allied Domecq affiche sa bonne santé

Le numéro deux mondial des spiritueux vient d'annoncer des résultats annuels (à fin août) très flatteurs. En hausse de 6% à 480 millions de livres sterling (750 millions d'euros), le résultat avant impôts du groupe est ressorti dans le haut de la fourchette d'estimations des analystes sondés par Reuters (470-480 millions de livres). La progression est encore plus importante en terme de résultat net: le bénéfice par action a augmenté de 13% à 36,8 pence. Toutefois, le Britannique souligne qu'il a bénéficié d'une remise fiscale de 138 millions de livres de la part de l'Etat mexicain. Son succès, Allied Domecq le doit surtout à sa politique commerciale dynamique. Les dépenses de marketing ont augmenté de 34% à 443 millions de livres et lui ont permis de faire progresser le chiffre d'affaires de 16% à 3,34 milliards de livres. "Sept de nos huit marques-phare affichent maintenant une croissance reflétant nos lourds investissements en la matière", se félicite la société dont le portefeuille compte les marques Ballantine's (whisky), Sauza (tequila). Le communiqué insiste aussi sur les mesures qui ont permis le retour de la croissance bénéficiaire aux Etats-Unis et sur les innovations, comme les prêts-à-consommer.Certes, ses efforts ont coûté cher au groupe, mais il est tout de même parvenu à dégager un résultat opérationnel en hausse de 12% à 610 millions de livres (950 millions d'euros). Bref, Allied Domecq estime avoir rempli son contrat. "Nous avons continué à nous focaliser sur la croissance des bénéfices, tout en améliorant significativement notre protefeuille et en augmentant nos ventes en volumes sur nos marchés stratégiques", note le communiqué.Et pour être certain de ne pas décevoir le marché, Allied Domecq se veut aussi confiant pour l'avenir. Il souligne que les ventes de septembre (le premier mois du nouvel exercice) sont en ligne avec ses attentes. Enfin, il pense pouvoir continuer sur la voie de la croissance bénéficiaire "grâce à la contribution de ses récentes acquisitions". Pour cela, il pourra notamment compter sur la marque Malibu, rachetée en février dernier au numéro un mondial Diageo. D'autant que l'affaire a été conclue à un prix bradé, selon les analystes. La cession de Malibu par Diageo était la condition du feu vert des autorités américaines de la concurrence à la reprise des alcools de Seagram par le tandem Pernod-Diageo. Ce dernier espérait initialement retirer 600 à 650 millions de livres de Malibu. Mais pressé de conclure l'affaire et soucieux de régler un litige l'opposant à Allied Domecq sur une autre marque (le rhum Captain Morgan), il avait finalement accepté de traiter pour un montant de 560 millions d'euros.L'opération est venue compléter une longue liste d'acquisitions (dont les champagnes Perrier-Jouët) qui, depuis 2000, a coûté 1,8 milliard de livres à Allied Domecq. Sous pression il y a encore deux ans, le groupe a ainsi montré sa capacité de réaction après la défaite subie dans la bataille pour le rachat des alcools de Seagram.En Bourse, l'action Allied Domecq a cédé mardi 3,64% à 370 pence. Même si son repli annuel reste limité à 10%, le titre se traite encore avec une décote par rapport à ses concurrents. D'après le consensus Bloomberg, le ratio valeur d'entreprise sur Ebitda 2003 est de 8,73 pour Allied Domecq, contre 10,62 chez Pernod-Ricard et 13,49 chez le leader Diageo. Ce dernier pourrait cependant voir sa cote faiblir après les déclarations de son PDG, Paul Walsh, selon lesquelles les objectifs de résultats 2002 sont "de plus en plus difficiles à tenir" en raison de la dégradation rapide de l'environnement économique. L'action Diageo a d'ailleurs chuté de 7,77% sur la séance.
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