Saint-Gobain rassure sur l'amiante et monte en Bourse

Après avoir perdu 30% en une semaine, l'action Saint-Gobain retrouve le chemin de la hausse. Portée par les précisions apportées mardi soir sur les risques liés au problème de l'amiante, elle s'inscrit parmi les plus fortes hausses du SRD ce mercredi en gagnant 14,92% à 20,49 euros.A l'occasion de la présentation de son chiffre d'affaires trimestriel, le groupe a fait le point sur le risque amiante, un élément qui a largement pesé sur les grandes valeurs industrielles ces derniers jours. Il a ainsi indiqué que le nombre de nouveaux litiges enregistrés par sa filiale américaine, CertainTeed, sur le dernier trimestre "est en ligne avec la tendance observée depuis le début de l'année, soit environ 5.000 litiges par mois, ce qui correspond à un rythme annuel comparable à celui de 2001".Dès lors, et contrairement à ce que craignaient les analystes, l'industriel n'a pas jugé nécessaire de relever les prévisions qui avaient été faites auparavant. "Sous réserve du maintien de la tendance, le groupe prévoit de comptabiliser, au 31 décembre 2002, une charge complémentaire de 50 millions d'euros au titre de ces litiges, portant à 100 millions d'euros (avant impôts) la charge ainsi comptabilisée sur l'ensemble de l'exercice 2002", explique-t-il.En septembre, la société avait aussi annoncé qu'elle pourrait être amenée à passer des provisions du même montant pour les années 2003 et 2004. Si ces prévisions n'ont à l'époque pas eu d'impact majeur sur les marchés, ABB a en revanche violemment secoué le secteur industriel en avertissant, le 22 octobre (voir ci-contre), que le risque amiante pourrait tout simplement conduire sa filiale américaine à la faillite. Une nouvelle qui avait coûté 10% à l'action Saint-Gobain en une seule séance.La révélation d'ABB a donné lieu à une véritable psychose de l'amiante dans les jours suivants. Et les analystes y sont allés de leurs commentaires pessimistes. Goldman Sachs a ainsi estimé que l'amiante pourrait coûter au total 2,3 milliards de dollars au Français, soit bien plus que les 300 millions d'euros pronostiqués sur trois ans par le groupe (voir ci-contre).Le discours de Saint-Gobain vient donc tempérer quelque peu les craintes du marché. Mais, aux yeux de plusieurs analystes, tout n'est pas pour autant réglé. "Sur le risque amiante, la contrainte se desserre mais c'est seulement sur l'échéance à fin 2002", remarque BNP Paribas, cité par l'AFP. Un point de vue partagé par Aurel-Leven qui tient à rester prudent. "Tant que le dossier amiante aux Etats-Unis ne trouvera pas d'issue politique, nous ne modifions pas notre opinion "vendre". Nous pensons que le titre ne retrouvera pas son statut défensif tant que la loi américaine n'aura pas évolué", écrit dans une note le bureau d'analystes.Dans ce contexte, les chiffres du troisième trimestre sont pratiquement passés inaperçus, comme le rappelle un courtier qui souligne que "le nombre de litiges reçus sur l'amiante compte plus que les résultats". Il est vrai que les chiffres sont plutôt neutres. Sur neuf mois, les ventes sont restées quasiment stables à 22,93 milliards d'euros et le groupe a confirmé l'objectif de résultat net, hors plus values, stable en 2002.
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