Les médecins et la CNAM trouvent enfin un accord

Après sept mois de conflit et treize heures de négociation, assurance maladie et médecins libéraux ont annoncé tôt ce matin avoir conclu un accord sur la revalorisation de la consultation médicale à 20 euros et, à terme, de la visite à domicile à 30 euros, moyennant des engagements de "bonne pratique". "Nous sommes arrivés avec la quasi totalité des organisations de médecins à un accord équilibré qui permet de revaloriser l'acte central des médecins (la consultation) à 20 euros: en contrepartie, les médecins s'engagent à prescrire massivement (les médicaments) en molécules ou en génériques", a expliqué Jean-Marie Spaeth, le président de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). S'agissant de la visite, "nous avons trouvé un accord pour les visites, à partir d'un accord de bon usage des soins que nous concluerons avant le 1er juillet et auquel nous donnerons une dimension régionale avant le 1er octobre, qui permette de revaloriser cet acte, non pas pour limiter mais pour permettre que les visites soient mieux rémunérées. Voilà notre objectif", a ajouté le président de la CNAM. Michel Chassang, le président de la CSMF, principale organisation représentative des généralistes, a estimé de son côté qu'une "première étape a été franchie, les honoraires ont été revalorisés : la consultation à 20 euros et, pour la visite, il y a la volonté clairement affichée qu'elle passe à 30 euros au 1er octobre". Par ailleurs, l'accord prévoit l'arrêt des procédures engagées contre les médecins ayant pratiqué la consultation à 20 euros depuis plusieurs mois. L'accord devrait logiquement inciter les généralistes en grève des gardes à reprendre le travail. "Nous attendons des signes concrets du gouvernement, par exemple qu'il donne son aval à l'accord", a souligné Michel Chassang. Déjà, Jean-François Mattéi, le ministre de la Santé, a salué l'accord qu'il voit comme "un succès du dialogue social" et "de la volonté politique". Il a salué "l'esprit de responsabilité et de sagesse des signataires qui ont su renouer les fils d'un dialogue trop longtemps distendus" en rappelant que la revalorisation des tarifs des consultations était "une revendication légitime des médecins". "L'engagement pour la mise en oeuvre de bonnes pratiques répond aux voeux de tous, financeurs, professionnels de santé et patients", a-t-il conclu.Du côté des syndicats de médecins, les trois principales organisations ont déjà annoncé leur intention de parapher le texte : la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français, majoritaire) et le SML (Syndicat des Médecins Libéraux), tous deux à l'origine de la fronde des médecins depuis près de sept mois, ainsi que MG France, signataire d'un premier accord avec la CNAM le 1er janvier. En revanche, la FMF (Fédération des médecins de France) entend s'abstenir.Enfin, le monde politique s'est empressé de réagir en cette période électorale. Moins enthousiaste que le ministre de la Santé, le président de l'UDF François Bayrou a considéré que l'accord était "une bonne chose". Mais pour lui, "c'est tout le système de santé qu'il faut revoir". Pour finir, le socialiste Jean Glavany, ancien ministre de l'Agriculture, s'est ému du montant de l'augmentation des consultations en indiquant qu'il "connaissait des salariés qui souhaiteraient avoir de telles augmentations". Il a surtout dénoncé un accord "électoraliste" qui ressemble à une "ratatouille politicienne". Selon lui, certains syndicats de médecins avaient "refusé de négocier il y a quelques mois pour des raisons politiciennes".
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